Manifestations contre la Monusco : un message fort des congolais décidés à disposer d’eux mêmes

Des jeunes manifestants dans une rue de Goma

Les manifestations contre les installations de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la République démocratique du Congo, Monusco, intervient dans un contexte très particulier où le Chef de l’état congolais, Félix Tshisekedi a présidé la XXIème session de la CEEAC à Kinshasa ce même lundi 25 juillet. Il ressort de cette importante rencontre que Félix Tshisekedi souhaite que la tension entre la République démocratique du Congo et le Rwanda puisse baisser. Le président de la RDC l’a affirmé lors de son discours d’ouverture de la XXIème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Central (CEEAC).

Ce que l’on craignait hier devient une réalité aujourd’hui car, voilà que ce peuple congolais tant meurtri par ses voisins et autres bandits armés par certains officines occidentales s’engage à se libérer par des manifestations d’une ampleur assez particulière contre les forces onusiennes à l’est du pays.

Le lundi 25 juillet restera à jamais gravé dans la mémoire du peuple congolais, en particulier, et de la communauté internationale, en général, un signal fort des congolais à disposer d’eux mêmes.

Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, un principe sacro-saint

Le droit des peuples à disposer d’euxmêmes a d’abord été associé au principe d’autodétermination dans le cadre du processus de décolonisation. Il repose sur une dialectique associant exercice du pouvoir, accord des gouvernés et libération d’une domination étrangère.

L’autodétermination a notamment été promue par le gouvernement américain au lendemain de la Première Guerre mondiale. Mais c’est essentiellement au terme de la Seconde Guerre mondiale que ce principe sera mis en avant dans différents textes internationaux, jusqu’à la Charte des Nations unies qui reconnaîtra alors explicitement le « principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes » (art. 1-2). Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies réitérons ce principe, auquel la Cour internationale de justice (CIJ) a conféré une portée s’imposant à tous les États.

Un véritable droit à l’autodétermination a pu être ainsi reconnu lorsqu’il était question pour des peuples de s’affranchir d’une domination étrangère.

Kinshasa, pour ou contre son propre peuple ?

Alors que les peuples de l’est du Congo lassés par des tueries « à temps réel » étaient occupés à prouver à la face du monde qu’ils étaient prêts à disposer d’eux mêmes et à se prendre, réellement, en charge, comme toujours, c’est un autre son de cloche qui est venu de la capitale Kinshasa.

En effet, dans son point de presse de ce même lundi 25 juillet, le ministre de la communication et des médias promettait déjà des arrestations aux fauteurs des troubles à des termes très clairs:

« Le gouvernement suit de près la situation à Goma consécutive à l’appel à manifester contre la MONUSCO. Il condamne fermement toute forme d’attaque contre le personnel et les installations des Nations Unies. Les responsables seront poursuivis et sévèrement sanctionnés ».

Entre temps, le Président du Sénat congolais, Bahati Lukwebo, en vacances parlementaires à Goma, appelait, il y a quelques jours, ce même peuple au djihad contre la Monusco et insistait sur son départ rapport aux résultats irréalistes de sa mission sur le sol congolais depuis une vingtaine d’années. Une revendication qui paraît assez rationnelle aux yeux des plusieurs internautes congolais décidés à faire partir les casques bleus comme on peut le lire sur ce bilan dressé par un mouvement dénommé  » Synergie Zéro Monusco :

Goma : Les manifestations pour exiger à la Monusco de quitter la RDC vont se poursuivent ce mardi. Ils ont tué plusieurs congolais ce lundi, seulement parce qu’ils exigent leur départ immédiat.

BYE BYE MONUSCO

La Synergie pour la Campagne Zéro Monusco en circulation en RDC condamne ce caractère criminel affiché ce lundi par les casques bleus de la Monusco qui ont tiré à bout portant sur des citoyens congolais non armés. Le bilan est trop lourd mais le peuple congolais tient à manifester encore ce mardi et toujours jusqu’au départ du dernier contingent de la Monusco.

Trop c’est trop

La Monusco doit indemniser toutes les familles des victimes avant de partir de gré ou de force.

Bilan provisoire des manifestations contre monusco de ce 25/7/2022 par la population congolaise qui ne jure que sur le départ de la monusco:

Blessés par balles et interner à :

L’hôpital heal africa

il s’agit de:

1.Ndombasi Abdoul, 32ans
2.Mandela Byamungu Elisha,17ans,
3.kunkwabantu Kakisingi ,54ans,
4.Bahati Mbozayo chance, 22ans
5.Bahati Lufungulo 16 ans;

L’hôpital CBCA NDOSHO

24 non encore identifiés

L’hôpital charité

1blessé du nom de SIFA DJAMILA, 10 ans,

L’hôpital Général

29 cas dont 5 morts succombé de leurs blessures.

L’hôpital cbca virunga

3 cas dont 2 blessés graves transféré au cbca ndosho;

Nous condamnons la disparition de nos 8 compatriotes tués par cette fameuse communauté internationale jusqu’à présent.

Mardi hakuna kazi na tutaenda fanyia biliyo ku bases za Monusco. Batuuwe tena mais il faut baende kwabo.

Cellule de communication.

Que dire?

Devant cette évidence, il y a lieu de dire que le peuple congolais veut, réellement, se libérer d’une domination étrangère qui n’a que trop durée et recourt au principe sacro-saint lui reconnu par les instruments internationaux : celui de disposer de lui-même.

Qui avait dit que la guerre en République démocratique du Congo sera longue et populaire ?

Sam Nzita

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