L’année 1988 est celle qui a vu la dislocation d’un des plus grands orchestres kinois. Habitué aux départs par intermittence de certains de ses musiciens, Zaïko a cette fois-là été secoué par un séisme de la plus grande magnitude jamais connue dans son histoire. Le tsunami a fait vaciller l’édifice jusque dans ses fondements. C’est un tremblement de terre inégalé jamais enregistré depuis 1974, année du départ de Bozi, Evoloko, Mavuela et Shungu Wembadio partis créer l’orchestre Isifi.Le mal couvait depuis plusieurs semaines avant d’éclater au grand jour. Il était si profond que le groupe ne survécut pas à cette énième crise. Même l’intervention des Trois Mousquetaires n’a pas pu éviter le schisme. Le divorce étant consommé, Zaïko se scinde en deux groupes distincts : l’aile Nyoka, Zamuanga, Matima et celle de Bimi, Ilo Pablo et Lengi Lenga. /image%2F0931504%2F20231023%2Fob_7bf1f8_zll.png) L’enjeu est de taille. Chaque partie tient à garder quel que soit le prix le nom magique et porte-bonheur tant convoité qui a été synonyme de succès. Il s’en est suivi une longue bataille judiciaire médiatisée. Comme de vrais jumeaux, ce sont deux ensembles clonés portant la même dénomination, jouant le même style et le même rythme qui voient le jour. Des cendres du Tout Choc Anti Choc Zaïko Langa Langa Eyi Nkisi Eyi Magie naissent Zaïko Langa-Langa Nkolo Mboka et Zaïko Langa Langa Familia Dei. Désemparés, les fans sont obligés de faire leur choix. La mort dans l’âme, beaucoup suivent leurs vedettes préférées.Dans la logique qui régit les dislocations des orchestres kinois, l’amitié se mue aussitôt en adversité. Les protagonistes règlent leurs comptes en se lançant réciproquement des pamphlets et des quolibets. C’est dans cette ambiance parfumée d’antagonisme aigu que les mélomanes suivent cette guéguerre musicale entre les frères ennemis. Samuel Malonga |
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Avec mbokamosika.com
