Seul candidat aux élections, le président Xi Jinping a obtenu vendredi sans grande surprise un troisième mandat de cinq ans au pouvoir avec 100% des voix de l’Assemblée nationale populaire de Chine.
Xi Jinping va connaître un troisième mandat à la tête de la Chine© Noel Celis/AFP/Getty Images
En octobre dernier déjà, lors du 20è Congrès du Parti communiste, il avait été reconduit pour une troisième prolongation au sommet du parti et de la commission militaire.
Mais qui est vraiment cet homme au poing droit levé et à la main posée sur la Constitution ? Politiquement représentatif, ce geste semble traduire un engagement officieux pour une République moderne et constitutionnelle.
Pourtant, ses mandats sont marqués par une rigueur répressive. En effet, les derniers mois ont été compliqués pour le chef du Parti communiste chinois,avec d’importantes manifestations fin novembre contre sa politique « zéro Covid » et une vague de décès qui a engendré l’abandon, en décembre, de sa stratégie sanitaire.
Une ascension politique rapide
Né en 1953 et élevé dans une famille privilégiée, Xi Jinping s’est construit dans l’ombre de son père, qui était haut dirigeant du Parti communiste avant d’être exclu et arrêté en 1962 lors d’une purge.
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Après neuf refus de la ligue de la jeunesse communiste, il finit par intégrer en 1974 le parti qui avait chassé son père, dans l’objectif d’y faire carrière.
Son ascension politique est rapide : il devient dès mars 2008 vice-président de la République populaire de Chine. Puis, en 2012, il sort grand vainqueur du 18e congrès du Parti communiste chinois.
Mais son arrivée au pouvoir est une déception pour ceux qui le considéraient comme un possible réformateur car celui-ci renforce immédiatement la censure et enclenche une série d’arrestations de journalistes.
Président à vie ?
En modifiant la Constitution pour autoriser sa réélection, le dirigeant de 69 ans laisse penser qu’il pourrait vouloir rester à son poste jusqu’à la fin de ses jours.
Alex Payette, PDG de la société de conseil Cercius et politologue spécialiste de la politique intérieure chinoise, se questionne lui aussi quant à sa succession :
« Est ce que ça va être quelqu’un né au milieu des années 60 éventuellement qui va prendre le relai ou est ce qu’on va sauter une génération ? Ou bien est ce qu’il ne va pas réussir à trouver quelqu’un pour le remplacer ? »
En effet, le président chinois a étendu sa puissance à travers le monde en se créant de nombreux ennemis et réseaux d’influence qui annihilent toute possibilité de renoncement à son projet de « rêve chinois ».
Le président russe Vladimir Poutine avait utilisé lui aussi un procédé constitutionnel pour se maintenir au pouvoir. Il a d’ailleurs été le premier à adresser ses « sincères félicitations » à son « cher ami » Xi Jinping avant de louer leur coopération sur fond de conflit en Ukraine.
Auteur: Juliette Arthur Garcia/DW
