Jamais un cycle électoral n’a drainé autant du monde comme celui que tient à organiser le bureau Dénis Kadima dans trois mois. Dans les QG des regroupements et partis politiques, c’est l’heure de la mobilisation des ressources humaines et financières. Plus de 26.000 personnes vont se disputer en tout pour tout 500 places au palais du peuple d’ici la rentrée parlementaire de la session 2024.
Les candidats à la présidence de la République seront connus avant la fin du mois de septembre qui débute dans trois jours. La centrale électorale va convoquer l’électorat le vendredi prochain. l’Udps s’est déjà prononcé sur son candidat qui n’est autre que « Fatshi Béton », qui succède à lui même.
C’est l’engouement qui entoure ce rendez-vous citoyen qui attire au premier regard. L’on peut facilement se rendre compte comment les protagonistes et leurs bases respectives donnent à cet événement une couleur assez comique avec l’avènement des réseaux sociaux.
Plusieurs groupes WhatsApp ont, ainsi, été créés pour lancer des campagnes avant même que la CENI ne se prononce. L’on observe , alors, certains leaders souvent entourés de leurs militants en insignes du parti ou du regroupement. Si ces leaders sont généralement en tenue de ville, leurs admirateurs se contentent des polos, képis et écharpes. Des marches, rencontres sportives, cultes religieux et autres activités sont organisées partout au pays. Certains prétendants à la députation nationale comme provinciale préfèrent se coiffer en Lumumba pour attirer plus l’attention de leurs bases. Les costumes à bas prix proposés par les magasins des sujets chinois font l’affaire des jeunes candidats qui s’illustrent par des selfies à longueur des journées. Certains ont même effectué des séances photos au palais du peuple se sentant déjà membres de la chambre basse.
Un candidat qui a demandé à ses proches d’organiser une descente sur terrain pour rencontrer sa base le week-end dernier, a été surpris par un grand nombre des participants et demanda aux organisateurs : » vous ne trouvez pas qu’ils sont très nombreux« ?
Réponse : » mais honorable, vous avez besoin d’une base« . Et le futur élu de répliquer : » là n’est pas le problème. Le vrai problème est de savoir comment nous allons quitter ici, car je n’ai pas prévu tout ce monde dans ma bourse« .
Rassuré par les organisateurs qu’il n’a rien à craindre, le candidat a préféré vider le lieu bien avant la fin de la cérémonie en glissant une enveloppe à l’un de leurs.
Autant des scènes qui laissent perplexes jusqu’à se poser la question de savoir s’il s’agit des séances des sketchs ou des sérieuses élections auxquelles se préparent les congolais ? Est ce que ce peuple comprend qu’il a un sérieux rendez-vous avec son histoire? Autant d’enjeux en face dont la libération d’une partie de son territoire occupé depuis plus d’une année par ses voisins ? Le comble c’est quand l’on demande à tous ces suiveurs l’idéologie de leur parti ou le projet de société de leurs prétendants. Rien de sérieux. Personne ne répond objectivement à cette question. Et dans leur ingéniosité légendaire, les congolais vous diront : » allons seulement »!
Sam Nzita
