FAUSSES RÉVOLUTIONS(Une tribune de Musene Santini Be-Lasayon)

Ces derniers temps, j’entends, autour de moi, à la radio, à la télévision et dans les journaux, des gens pousser des cris de joie selon lesquels l’Afrique, notre chère Afrique, se réveille et devient une force indomptable. Et ce, parce que quelques-uns des pays qui la constituent se révoltent contre la France d’Emmanuel Macron et lui tournent brillamment le dos.

Coûts d’Etat militaires

C’est exactement le cas des nations africaines telles que la Guinée-Conakry, la République Centrafricaine, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Toutes, des anciennes colonies françaises. Sur lesquelles la France a gardé, après leurs indépendances, une influence considérable et souvent nuisible. Elles se comportent ainsi envers la France particulièrement après que leurs nouveaux dirigeants ont chassé du pouvoir suprême, généralement par des coups d’Etat militaires, leurs présidents de la République et chefs d’Etat pourtant démocratiquement élus. Mais, dont les nouveaux dirigeants, généralement issus des coups d’Etat militaires, accusent d’avoir été placés au pouvoir par la France et d’être ainsi ses valets.

Rien de pareil n’est impossible dans nos pays d’Afrique. Car, certains de nos dirigeants politiques négligent leur pays et leur peuple afin d’assouvir, à la place de l intérêt général, les intérêts particuliers de leurs parains et commanditaires extérieurs.

Ils forgent eux-mêmes leurs chaînes

Cependant, j’aurais bien voulu me tranquilliser si l’Afrique, notre chère Afrique, se réveillait et devenait réellement une force indomptable. Non seulement à l’égard de ses vieux bourreaux occidentaux, mais également à l’égard de tous les autres assoiffés de ses différentes ressources naturelles stratégiques qui rôdent autour d’elle.

Malheureusement!!! La réalité est autre. Les dirigeants africains, surtout ceux qui se croient et se proclament révolutionnaires après avoir perpétré leur putsch, forgent davantage, eux-mêmes, leurs chaînes.

En effet, ils quittent volontairement et brouillament les impérialistes occidentaux, et particulièrement français, pour immédiatement aller se placer, toujours brouillament, sous le joug d’autres États, non seulement impérialistes, mais aussi et surtout totalitaires. Comme la Russie de Vladimir Poutine. Un État pourtant publiquement et notoirement vomi et abandonné par son propre ancien camp retranché est-européen et centre-asiatique. La partie du monde qu’il avait dominée, manipulée et exploitée durant plus de deux siècles.

Cet État, isolé sur le plan international, se fait maintenant l’ami de toute l’Afrique, particulièrement des régimes putschistes africains avec lesquels il noue des rapports privilégiés. Et, il n’hésite pas de les doter de ses mercenaires du groupe Wagner que ces derniers n’osent refuser. Pour, prétend officiellement cet État, les protéger des terroristes étrangers et de leurs sponsors occidentaux.

Et pourtant, ces mercenaires et terroristes du groupe Wagner sont également des étrangers, essentiellement russes, commandités et sponsorisés par un pays étranger, la Russie. Mais, officieusement, ces mercenaires sont principalement là pour piller, comme les capitalistes occidentaux, les ressources naturelles stratégiques que les pays africains précités regorgent.

Les États africains, qui jouent ce genre de jeu avec des États impérialistes, quels qu’ils soient, occidentaux et orientaux, forgent eux-mêmes les chaînes à l’aide desquelles l’Afrique se retrouve davantage plus étranglée que jamais auparavant.

La situation s’aggrave

Et alors, vu tout ce qui précède, peut-on vraiment affirmer que l’Afrique, notre chère Afrique, se réveille de son profond sommeil et devient réellement une force indomptable, comme on le chante ces derniers temps?

Au contraire, la situation de l’Afrique s’aggrave sur tous les plans. À cause, principalement, des razzias qu’elle subit de toutes parts et de ces fausses révolutions qui la déchirent et la déstabilisent en permanence et en profondeur.
Car, ces fausses révolutions, généralement motivées par des intérêts égoïstes, ne la libèrent pas des structures et des conditions d’exploitation imaginées et établies par ses pilleurs, externes et internes. Par conséquent, elles ne changent nullement, non plus, les structures et conditions de vie réelles de ses populations. Et ce, d’autant plus que ceux qui sont censés la promouvoir, la défendre et la propulser sur la scène internationale, se laissent transformer en sous-traitants et en commissionnaires de leurs commanditaires extérieurs.

Ce qui fait que les pays africains qui subisent ces diversifiés coups des super mercantlistes, déroutés, sortent d’une prison impérialiste pour entrer, sans transtion, dans une autre prison impérialiste qu’ils ne contrôlent pas et ne contrôleront jamais.

Nouvelle race de leaders

D’où, l’Afrique, notre chère Afrique, a urgemment besoin d’une nouvelle race de leaders politiques véritablement patriotes et foncièrement dotés de la vertu politique. Comme l’étaient, par exemple, Nelson Mandela et Julius Nyerere. Des leaders politiques qui se devouent, avec abnégation, à la cause publique et se mettent réellement et entièrement au service de leurs pays et peuples respectifs. Des leaders politiques qui s’emploient, lentement mais sûrement, à sortir effectivement et définitivement l’Afrique des geôles politico-idéologiques, politico-économico-financières, politico-sociales et politico-culturelles, stratégiquement érigées et établies par des puissances idéologiques et hégémoniques étrangères, occidentales et orientales, qui l’écrasent depuis pratiquement le 19ème siècle. Afin de recouvrer sa dignité, sa personnalité, son indépendance et sa souveraineté nationale et internationale.

MUSENE SANTINI BE-LASAYON

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