L’état de siège décrété dans des circonstances atypiques par le Chef de l’Etat a enregistré des entorses dans son application en raison d’absence de planification des actions stratégiques ainsi que de manque de montage financier.
Selon des sources concordantes, à cela s’ajoutent des cas de corruption comme en témoigne le rapport parlementaire sur l’état de siège en vigueur dans l’Est du pays. Ce rapport dénonce les dérapages et l’inefficacité de cette mesure d’exception qui semble pourtant s’installer dans la durée.
« Devant la commission parlementaire défense et sécurité, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a affirmé que les ressources disponibles au mois de mai 2021 pour les urgences de l’état de siège s’élèvent à 37 millions USD. 12% de ces fonds ont été consommés pour liquider les arriérées de paie des militaires, 53% pour les Etats-majors à Kinshasa et 3% pour le commandement et le contrôle » a-t-il souligné.
Il s’est agi d’un véritable détournement de fonds alloués à l’état de siège pour liquider des arriérés, dénoncent les parlementaires. « Et par conséquent, il s’observe une modalité de salaires et de primes tant pour la troupe militaire que policière ainsi que les services de sécurité sur terrain ».
« Des moyens logistiques posent également d’énormes difficultés à la suite de l’immensité de la zone opérationnelle » notent-ils.
A titre illustratif, les hommes au front sont transformés en camions Kamaz pour le ravitaillement. C’est-à-dire, le transport du ravitaillement se fait sur de longues distances parfois à dos d’hommes. Lit-on dans le rapport de cette commission parlementaire.
Pour rappel, la révélation du ministre des Finances en dit tout. Sur les 37 millions de dollars débloqués au mois de mai dernier, 12% ont été consommés pour liquider les arriérés de paie des militaires, 53 % pour les états-majors à Kinshasa et seulement 3 % pour le commandement et le contrôle.
Aaron Kikadi
