Chefs d’État africains aux origines douteuses

En Afrique, l’homme se définit par son clan, sa tribu, son ethnie et le village  de ses ancêtres. L’Africain se réfère toujours à ses aïeux. Selon la tradition, est considérée étrangère toute personne dont le village des grands-parents est situé au-delà des frontières nationales. La colonisation, les migrations et les conflits politiques ont fait accroître les déplacements des populations et leur brassage. Pour des besoins économiques et politiques, plusieurs personnes ou tribus étaient forcées de quitter la terre de leurs ancêtres pour aller vivre dans d’autres cieux. Les Santoméens et les Capverdiens  ont été déportés en Angola. Les mêmes Portugais ont envoyé comme esclaves à Sao Tomé et Principe  des Angolais aujourd’hui appelés Angolares dans de ce pays. Des Ouest-Africains se sont retrouvés en Afrique centrale par la seule volonté des Belges et des Français. On remarque une forte communauté européenne en Afrique australe et indienne en Afrique orientale et en Afrique du Sud. Arrivés dans leur pays d’adoption, ces étrangers se sont fondus dans les populations locales et les ont parfois dominées. Dans plusieurs pays africains, ces  intrus ont été source de tensions sociales. En plus, leur présence a changé la donne en modifiant quelque peu la notion de nationalité telle que conçue dans le continent noir. A l’époque où les cartes d’identité existaient en RDC, le nom des parents, la province, le district, le territoire et le village d’origine y étaient mentionnés, partant du fait que c’est la référence ethno-tribale qui détermine la nationalité dans le droit coutumier. C’est alors qu’apparaît en Côte d’Ivoire un  concept nouveau axé essentiellement sur la préférence nationale : l’ivoirité. Enfermement ultranationaliste ou expression aux relents xénophobes ? L’idée a fait du chemin car la question est sensible en Afrique. Car on voit souvent les tricheurs entretenir l’opacité autour de leurs origines. Ils falsifient leur ascendance, leur arbre généalogique, leur  parenté, le lieu et la date de leur naissance pour dissimuler leur vraie identité. Le mensonge entretenu comme la prunelle des yeux cache mal la vérité qui se dégage sur la vie mystérieuse de ces étrangers encombrants qui parfois  ne portent même pas une seule goutte de sang du pays dont ils réclament la citoyenneté. En Afrique, on est ressortissant de sa patrie par généalogie. La nationalité impose souvent la condition de l’origine des parents voire des grands parents. Voici quelques exemples de chefs d’État aux origines douteuses. Leur parcours inédit  émaillé de faussetés ne cesse d’alimenter la controverse.

1.Mobutu Sese Seko

   

Ses origines ont fait couler beaucoup d’encre. Était-il d’origine togolaise ou centrafricaine comme le pensait Jean Nguz Karl i Bond ? Dans sa vie, tout était flou ou presque. Son mariage avec Mama Sese en 1955 alors que la future première dame n’était encore qu’une gamine de 14 ans. Le doute est permis avec la naissance de son premier fils Niwa la même année 1955. Mais l’extravagance a atteint son paroxysme avec mama Yemo qui à peine âgée de 8 ans donnera naissance à Mobutu à Lisala en 1930. Ce qui relève du miracle divin montre en réalité les nombreuses incohérences dans les différentes dates qui marquent la destinée du maréchal et des siens. La vie du guide est un véritable conte de fée plein de cafouillages, de mensonges et de contre-vérités. Lorsque le grand Léopard s’accapare le pouvoir en 1965, c’est Gemena qui est la ville-lumière. Tout se fait et se passe dans cette ville ou vit sa mère. Puis peu à peu, le peuple découvre l’existence de Gbadolite qu’il a patiemment construit avec l’argent du contribuable zaïrois. Quel est alors le village d’origine de ses ancêtres ? Le vieux maréchal qui n’est plus de ce monde, a emporté ses secrets avec lui dans sa tombe.

2. Joseph Kabila Kabange

Le président contesté du Congo, sorti de nulle part, est arrivé à Kinshasa dans les bagages politiques du Mzee son protecteur. Mais lorsque l’ex commandant Hypo devient chef d’État, les Congolais de souche commencent à douter de sa congolité. Effarés, ils découvrent un jeune homme qui semble ne rien avoir avec le Congo. Afin d’entretenir un flou continu autour de ses origines, il prétend être originaire du village d’Ankoro dans le territoire de Manono au Katanga. La vérité éclate au soleil. Car comment peut-on à la fois laisser assassiner impunément sa sœur (Aimée Kabila) et pousser son propre frère à l’exil (Etienne Kabila) ? Ses origines rwandaises apparaissent au grand jour. Son nom serait Hyppolyte Kanambe, fils d’Adrien Christopher Kanambe et non de Laurent-Désiré Kabila. Les révélations de Karel de Gucht alors ministre des Affaires étrangères de Belgique sur les origines non congolaises du raïs jetèrent un froid entre Kinshasa et Bruxelles. Il est étonnant, fait remarquer un Congolais dans les réseaux sociaux, de voir un président qui n’a ni cousins, ni oncle, ni tante, ni cousines, ni amis de l’école, ni amis du quartier. Il a seulement une maman et un défunt père. La réalité est parfois difficile à digérer. Un Rwandais président de la RDC, cette évidence qui relève de la fiction bouleverse les nationalistes congolais, toutes tendances confondues.

3.Denis Sassou-Nguesso

   

Fulbert Youlou et Masamba Debat étaient de tribu lari tandis que Marien Ngouabi et Joachim Yhombi-Opango sont kouyou. Le général Denis Sassou-Nguesso est-il réellement mbochi ? Beaucoup de ses administrés pensent le contraire. Du moins, il est devenu Congolais par le hasard de l’histoire car ses parents seraient venus de Côte d’Ivoire (d’autres disent qu’ils viennent du Bénin). Il est Congolais juridiquement, car né au Congo-Brazzaville. Mais il semble qu’aucune goutte de sang congolais ne circule dans ses veines. L’histoire commence avec la déportation des abbey (prononcez abbè). Appartient au groupe Akan, ce peuple guerrier est installé dans l’actuelle  Agboville et ses environs. Excédés par les injustices dont ils sont victimes, les Abbey s’insurgent en 1910. L’armée française intervient en envoyant 1.400 tirailleurs sénégalais pour rétablir l’ordre colonial. Ils les écrasent sans pitié. Plusieurs Abbey s’enfuient dans la forêt. Les têtes de file de la révolte sont capturées. Pour tuer dans l’œuf toutes velléités de résistance, l’administration coloniale éloigne les meneurs loin de leur terre natale en les déportant manu militari au Moyen Congo (actuel Congo-Brazza), en Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) et au Gabon. Ils vont constituer dans cette sorte de bagne une main d’œuvre gratuite. Ils y exécutent des travaux forcés  dans la construction du chemin de fer Congo Océan, le portage, la récolte d’hévéa ou l’extraction des minerais. L’on avance que parmi les relégués de cette expédition coloniale punitive se trouvaient les parents du président  Denis Sassou-Nguesso. Les Mboshi d’Oyo seraient les descendants directs des Abbey venus de Côte d’Ivoire il y a un peu plus d’un siècle. L’ex empereur Bokassa et Ange Patassé seraient eux aussi de souche Akan. Les tenants de cette thèse s’appuient sur les patronymes de ces personnalités dont les découpages sémantiques laissent transparaître des consonances abbey. Pour eux, Bokassa serait Boka Assa, Patassé serait Pata Assé et Sassou N’Guesso serait Souassou N’Gbesso. Ils auraient des ascendants qui seraient originaires du village de Grand-Morié dont Michel N’Guessan est le chef. La déportation des Abbey est taboue au Congo-Brazzaville. Personne n’en parle. Inconnue de la majorité des Congolais, cette chronique douloureuse ne figure nulle part dans les annales de l’histoire de ce pays.

4.Alassane Dramane Ouattara « ADO »

Beaucoup d’Ivoiriens sont formels : ADO est d’origine burkinabè. Son ivoirité a été l’objet d’un débat houleux. Selon les thèses nationalistes, la nationalité ivoirienne est à la fois convoitée et jalousée par les ressortissants des pays voisins.  Ouattara rapporte dans son site officiel qu’il avait vécu à Bobo Dioulasso et à obtenu son baccalauréat dans un lycée de Ouagadougou. En 1962, il s’envole aux États-Unis comme étudiant boursier voltaïque avec bien entendu un passeport de Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso). Il avait aussi travaillé au FMI puis à la BCEAO comme citoyen burkinabè. En sus, il est tout le contraire de ses chefs d’État qui valorisent leur village d’origine. Un ivoirien qui passe toujours ses vacances en Europe, c’est du jamais vu. Quel est dans ce cas le village de ses aïeux ? Une bonne partie de la Côte d’Ivoire continue à douter d’autant plus qu’il aurait deux actes de naissance différents.  Si dans l’un, il est né  à Sindou au Burkina Faso en 1941, dans le second, il aurait vu le jour en 1942 à Dimbroko en Côte d’Ivoire. En plus, il aurait présenté deux femmes différentes comme étant ses mères. Henri Konan Bédié alors président de Côte d’Ivoire avait à l’époque émit un mandat d’arrêt international contre ADO pour faux et usage de faux sur la nationalité ivoirienne. Ado a-t-il falsifié son nom, sa nationalité, son ethnie, sa tribu et tous ses documents en vu de l’obtention frauduleuse de la nationalité ivoirienne ? En tout cas, l’ivoirité douteuse d’Alassane Ouattara continue d’empoisonner la vie politique et sociale en Côte d’Ivoire. Le mot « ivoirité » est employé par le président  Henri Konan Bédié en 1993. Il met en place le concept selon lequel une personne serait ivoirienne seulement si ses quatre grands-parents sont nés en Côte d’Ivoire.

5.    Ali Ben Bongo « ABO »

Les Gabonais sont convaincus qu’Ali  Ben Bongo, ABO pour les intimes, est l’enfant adoptif d’Omar Bongo et de Joséphine Nkama devenue Patience Dabany après son divorce. Officiellement, l’ex première dame du Gabon a mis l’actuel président au monde alors qu’elle n’avait que 15 ans en 1959. Mais selon la radiotrottoir, Ali Bongo serait issu d’une famille catholique ibo de l’ex province nigériane du Biafra. Il fut adopté par le couple Bongo à la demande de Jacques Foccart et de Maurice Delaunay alors ambassadeur de France au Gabon. Il serait le fils d’Emeka Odjukwu, le leader du Biafra à qui il ressemble. Ils ont la même morphologie, le même nez, les mêmes joues, la même corpulence, le même type de cheveux et le même front dégarni. Pierre Péan fait des révélations dans son livre « Nouvelles affaires africaines : Mensonges et pillages au Gabon ». Le journaliste d’investigation français y affirme la stérilité avérée de Joséphine Nkama, parle des faux diplômes d’Ali Bongo, de ses origines biafraises et des assassinats qu’il a commandités. Pour les besoins des élections présidentielles de 2009, Ali avait brandit un acte de naissance délivré à Libreville par le maire d’un arrondissement qui est son oncle, alors que selon toute vraisemblance, il est né à Brazzaville en 1959. L’opposant Luc Bengone-Nsi avait même saisi la cours constitutionnelle afin qu’elle statue sur la légitimité de la candidature d’Ali, ses origines étant douteuses. A l’instar de Joseph Kabila, Ali Bongo est considéré comme un imposteur par une bonne partie de la population qui conteste sa gabonité.  

6. José Edouardo dos Santos

Edouardo dos Santos est-il né des parents étrangers ? C’est la question que se posent pas mal d’Angolais. La biographie du chef de l’État se meut dans la confusion la plus totale et l’opacité ambiante qui caractérisent le parcours flou des  hommes politiques africains aux origines douteuses. L’homme est réputé maître dans l’art du secret et du culte du mensonge. Si la biographie officielle affirme qu’Edouardo dos Santos est né à Sambizanga des parents angolais ; certains pensent qu’il serait plutôt né à Sao Tomé et Principe. D’autres affirment que le président angolais est certes né à Luanda mais d’un père santoméen qui fut tailleur de pierres. Plusieurs suppositions, supputations et hypothèses aliment la rumeur sur son passé. Le président angolais peut-il donner le nom du village natal de ses ancêtres maternels et paternels ? Quelle est sa tribu ? De quelle ethnie est-il issu ? Ses géniteurs officiels Avelino dos Santos et Jacinta José Paulina étaient-ils de nationalité angolaise ou santoméenne? S’il est avéré que les habitants de Catete n’avaient pas reconnu Agostinho Neto comme étant un des leurs, on se demande aussi si le père de l’indépendance avait des ancêtres angolais. Savimbi et Holden communiquaient parfois dans leurs langues maternelles alors que Dos Santos voire Neto ne s’expriment qu’en portugais. Il existe une forte communauté angolaise d’origine capverdienne qui contrôle certains secteurs clefs de l’administration dont la police. Il y aurait même dans le cercle du pouvoir des ressortissants congolais du Katanga et ses Santoméens. L’Angola est un mélange hétéroclite d’Africains, d’Européens et de métis. Mais au-delà de toute considération tribalo-ethnique et hormis les clivages socioculturels, l’angolanité du président Dos Santos est couverte de beaucoup de zones d’ombre.

7.    Guy Scott

Un cas inédit, celui de la Zambie. Depuis le décès du président Michael Sata, le vice-président assure l’intérim jusqu’aux élections présidentielles. En fonction depuis le 29 octobre 2014, le président intérimaire Guy Scott est un blanc de nationalité zambienne. Il est né à Livingstone des parents britanniques. Depuis la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, c’est la première fois qu’un Européen, fils d’émigrés, est président d’un pays indépendant d’Afrique subsaharienne.

8.     Ben Bella « Si Ahmed » et Bouteflika « Boutef « 

Le premier président de l’Algérie indépendante Ahmed Ben Bella est d’origine marocaine. Fils de petits paysans marocains émigrés, il est né dans la commune algérienne de Maghnia, près de Tlemcen, à un jet de pierres de la frontière avec l’État chérifien. Il a lutté pour l’autonomie de son pays d’adoption jusqu’à devenir le chef de la révolution et le héros de l’indépendance. Lui qui n’a jamais caché sa marocanité n’obtiendra la nationalité algérienne qu’en 1962 lors de la fondation de l’État. Par contre, l’actuel président Abdelaziz Bouteflika est né au Maroc des parents algériens. Mais à cause de l’inimitié permanente et du climat de tension endémique entre le Maroc et l’Algérie, le lieu de sa naissance n’a jamais été révélé. Le site de la présidence ne le mentionne pas non plus. Pourtant Boutef est marocain de par sa naissance à Oujda. Cette ville située à la frontière entre les deux pays a joué un rôle important dans la guerre pour l’indépendance de l’Algérie en servant de base-arrière aux membres du FLN-ALN. Depuis la divulgation du lieu de sa naissance, certains Algériens pensent que leur président est un espion au service du Maroc. De leur côté, les Marocains s’enorgueillissent. Ils sont fiers que deux des leurs, Si Ahmed et Boutef, aient été chefs d’État d’Algérie.

9.Dr Kamuzu Banda      

Au Nyassaland (actuel Malawi), le nom de Hastings Kamuzu Banda se trouve mêler dans une incroyable histoire digne des films d’Hollywood. Né dans une famille modeste, le jeune homme quitte son pays pour l’Afrique du Sud. Puis en 1926, il gagne les États-Unis pour suivre des études de médecine grâce au concours d’un évêque méthodiste.  

En Amérique, Kamuzu Banda se lie d’amitié avec un étudiant de sa faculté, Richard Armstrong, de père américain et de mère d’origine ghanéenne. Curieux, peut-être à cause des origines africaines de sa mère, l’Afro-américain se passionne pour l’Afrique qu’il veut connaître dans les moindres détails. Banda lui parle de son Nyassaland natal, de sa famille, de ses histoires personnelles et de son parcours. Mais peu de temps après, il contracte une maladie mystérieuse avant qu’il ne termine ses études et meurt. Sa famille au pays n’est au courant de rien. Armstrong, lui, achève son cursus universitaire puis se rend en Écosse. Il pense beaucoup à Banda et à l’Afrique.  Il a la compassion pour son ami décédé lorsqu’il entend parler de la lutte des indépendantistes du Nyassaland en Angleterre. En 1945, il côtoie Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah et les autres. Son souvenir et son amitié pour Banda l’ont-ils conduit à agir ? Ont-ils été déterminants dans l’acte posé par Armstrong ? 

  C’est alors qu’il se rend en Gold Coast (Ghana) où il est contact avec NKrumah. En 1958, il fait le voyage du Nyassaland dans le but de devenir le père de cette  nation  qui est encore un protectorat britannique. Il veut tout faire pour se présenter lui-même au peuple comme étant un fils du pays. Pour ce faire il a besoin d’alliés mieux des complices pour réaliser son projet d’imposture.  Il livre son secret à Aleke Banda, Gwanda Chakuamba et John Tembo. Ceux-ci l’aident à acheter les services des villageois du district de Kasunga d’où Bada est originaire. Il les paie grassement pour ses faux liens de sang et deviennent aussitôt ses parents. Une autre version affirme qu’il a soudoyé la tante du vrai Banda afin qu’il devienne son neveu. La bomme dame ainsi corrompue fit la promesse de garder cette confidence pour le restant de sa vie. Ayant  réussit son coup,  Richard Armstrong se met dans la peau de Kamuzu Banda pour devenir le premier président du Malawi indépendant. Parvenu au sommet de l’État, il deviendra vite le Caligula des tropiques. Le cruel dictateur fera même assassiner ceux qui l’avaient aidé à réussir son imposture. Qui est donc celui qui est mort le 26 novembre 1997 et qui repose pour l’éternité dans le mausolée construit à deux pas du nouveau parlement ? Es-ce le vrai Kamuzu Banda ou l’imposteur Richard Armstrong ? La plus grande énigme de l’histoire politique du Malawi indépendant n’est jusqu’à ce jour pas encore été élucidée.

10.Kenneth Kaunda  « K.K »

Père de l’indépendance en 1964 et président de la Zambie pendant 27 ans, la vie de Kenneth Kaunda s’assombrit lorsqu’il quitte le pouvoir. En 1999, la Cour suprême le déchoit de sa nationalité. Elle ordonne ensuite à ce que l’ancien président soit rayé des cadres de l’état civil zambien et qu’il soit traité par toutes les autorités concernées comme un apatride. Frederick Chiluba, pour empêcher « K.K de revenir au pouvoir édicte la loi sur la zambianité. Elle stipule qu’un candidat à l’élection présidentielle doit être en mesure de prouver la nationalité zambienne de ses deux parents, par leur naissance ou par leur propre descendance. Kaunda est né en Zambie mais de parents originaires du Malawi. Fils d’un pasteur émigré du Nyassaland voisin, disciple de Gandhi et sans attache clanique, il n’a jamais caché ses origines malawites. Rattrapé par son passé lors de la campagne présidentielle de 1996, certains candidats à la course au pouvoir affirment que Frederick Chiluba   est né au Congo belge. En Zambie, plusieurs présidents sont d’origine étrangère. Outre Kaunda et Guy Scott, il y a aussi Ruphia Banda, président de 2008 à 2011. Il est né de père malawite et de mère zimbabwéenne.

11. Nés des parents étrangers

Certains chefs d’État africains sont nés des parents étrangers. La maman du général Néguib, le premier président égyptien, tout comme celle d’Anouar el Sadate étaient toutes deux d’origine soudanaise. Le général Neguib a d’ailleurs vu le jour au Soudan. Le père du capitaine-président Jerry Rawling du Ghana est d’origine écossaise. Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance du Togo avait à la fois du sang nigérian et brésilien dans ses veines. Le père d’Amilcar Cabral était Cap-Verdien tandis que sa mère était Bissau-guinéenne. 

Samuel Malonga/mbokamosika.com

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