In memoriam Bob Marley : Asimba Bathy pour la création des musées à la mémoire des artistes congolais

L’ancienne résidence de Papa Wemba transformée en musée

Bon, je me prends juste en vadrouille en épinglant quelques échantillons de point d’honneur fait à la mémoire des artistes à travers le monde.

2012, je me trouve au Cameroun pour une double invitation : le Forum sur la propriété intellectuelle, puis le Feschary (Festival de la caricature et de l’humour de Yaoundé). À la pause au deuxième jour de la conférence, j’accompagne une équipe d’écrivains (Ivoiriens, Ghanéens, Sénégalais) au centre de Yaoundé pour quelques achats d’ouvrages. La photo en noir et blanc sur le mur, à l’intérieur de la grande maison dans laquelle nous nous trouvons et qui fait office de librairie est celle de Mongo Beti ! À ma question de savoir pourquoi elle traînait là, il m’a été simplement dit que c’est sa maison !

Vous vous imaginez un seul instant, moi, dans la résidence de Mongo Beti, ce grand écrivain camerounais qui a nourri et construit mon imagination (goûts) littéraire(s) pendant mes années scolaires ? Il a rang de monument, autant que Ferdinand Oyono, Camara Laye, Hamadou Kourouma, Ambroise Kom, Basori Timithee , Boubakar Boris Diop, Bernard Dadié, Sembène Ousmane, Lomami Tshibamba, Zamenga Batukezanga, etc., tous patrimoines du continent !

2016, je me retrouve à Santiago de Cuba, la première capitale du Cuba. Un tour au musée de l’histoire, à celui de la révolution, et celui de la clandestinité… J’ai toute l’histoire du Cuba en un tournemain et en dix jours de visite ! Puis le cimetière public de la ville où est enterré le grand révolutionnaire Fidel Castro. Tout à côté, la tombe de Compao Secundo le grand musicien cubain (vous pouvez écouter ses chansons sur YouTube pour prendre la mesure de sa grandeur. Et mon père l’écoute depuis que j’avais quatre ans et moi j’ai retenu des notes ! Il a fallu que je me déplace à Cuba, la soixantaine révolue pour que je découvre (le nom de) l’auteur de cette musique que j’aimais tant, via mon père, presqu’au berceau !). À côté de Compao, la tombe de Barcardi ! Celui-là même qui a inventé le rhum portant son nom et qui est le plus vendu au monde !

2017, c’est au tour de New-York, aux États-Unis d’Amérique avec pénates au quartier Queens. Là se trouve le musée de Louis Armstrong, le grand trompettiste de tous les temps. Le musée est logé dans sa maison. Il n’avait pas d’enfants… Mais le patrimoine est resté ! 12$/adulte pour 1 heure de visite (en groupe exclusivement). Et encore, il faut réserver deux jours avant. 8$/enfant. Photos interdites !

2018, je suis en plein Kingston en Jamaïque. Et qui dit Jamaïque, fait penser au Reggae. Et le Reggae est né à Trenchtown ! Le quartier en lui-même est devenu un musée à ciel ouvert. 18$ pour la visite. Et la parcelle de Tata Ford, l’homme qui a appris à Bob Marley à jouer à la guitare et qui a écrit pour lui la chanson « Non Woman No Cry » est transformée en un centre culturel doté d’un studio d’enregistrement ultramoderne pour aider les jeunes à vocation musicale à peaufiner leur art. Le tout financé par la mairie de la ville ! 12 $ pour la visite et on peut y voir non seulement le petit lit de Bob Marley pendant l’apprentissage, sa première guitare, etc. Photos interdites !

Au cœur de Kingston, le musée de Bob Marley. Chez lui à la maison. 25$/personne pour la visite (en groupe exclusivement). 12 pour les enfants. Photos interdites !

Pas trop loin de là, le musée de Peter Tosh. À la mort de l’artiste (par assassinat), sa famille a vendu sa maison. Mais, un ancien ministre de la culture et un député ont mis ensemble leur argent pour pérenniser sa mémoire. Ainsi, ils ont acheté l’espace qui abrite le musée qui porte son nom. Photos interdites !

À Nine Milles dans le village de Saint-Ann, le deuxième musée de Bob Marley, dans la concession familiale de ses grand-parents maternels. 25$/personne pour la visite (en groupe exclusivement). 12$ pour les enfants. Photos interdites !

Durant mon voyage en Jamaïque, j’ai publié au moins une douzaine de reportages et j’en ai même tiré un roman que j’ai intitulé : « Le Rasta Man Aux Cheveux Blancs » (que j’ai adapté aussi en scénario de bande dessinée). Dans ces différents reportages, y compris la douzaine publiée pendant mon séjour new-yorkais se trouvent tous les détails du fonctionnement de ces musées…

Du vivant de Papa Wemba, j’avais évoqué avec lui l’éventualité de la création d’un musée en son nom. J’en parle dans le livre collectif (à paraître) écrit conjointement avec Jean-Pierre Eale et Boumbe Gel. Sur ma page facebook, je suis revenu plusieurs fois sur la nécessité de sauvegarder l’œuvre immense de Tabu Ley Rochereau, en commençant par retrouver les images (video) de son passage mémorable à l’Olympia de Paris. De Franco, de Nico…

À mon retour de New-York, en 2017, j’avais eu une discussion avec le saxophoniste Kiamuangana Mateta Vercky pour peaufiner l’idée d’un musée autour de son œuvre… Et le trio Madjesi alors ?…

l’ écrivain et bedeiste Asimba Bathy Freddy

Il est du devoir de l’Etat de prendre à bras-le-corps cette question, la culture étant une richesse inaliénable (sous toutes ses formes) pour une nation. N’en déplaise à ceux qui braillent négativement sans raison aucune.

Savez- vous combien génèrent les quelques musées cités ci-haut comme recette journalière ? Savez-vous mesurer la richesse qu’ils véhiculent journellement en ce qui est de la communication sur l’être des peuples de ces différents pays ?

« Kwanga, botikela Bateke. Pardon penza. Na esprit ya bien« .

Asimba Bathy in Facebook

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