La République Démocratique du Congo autorisera les forces armées de l’Ouganda voisin à entrer sur son territoire pour chasser les rebelles accusés de massacres dans la région, ont indiqué dimanche des sources concordantes à l’AFP.
« Le président Félix Tshisekedi a déjà évoqué l’option de permettre aux troupes ougandaises d’entrer sur le territoire congolais pour chasser les terroristes des ADF avec » les troupes de l’ONU, ont déclaré ces sources sous couvert d’anonymat.
« Mais les troupes ougandaises ne franchiront pas la frontière ce soir ou demain. Toutes les procédures doivent d’abord être respectées, notamment en ce qui concerne le parlement et le commandement militaire de la RD Congo », a-t-il déclaré.
Un diplomate européen a confirmé la nouvelle en déclarant à l’AFP : « Nous avons été informés via nos canaux habituels que le président Tshisekedi a autorisé les troupes ougandaises à traverser la frontière pour combattre les ADF ».
Selon deux sources diplomatiques à Kampala, les forces ougandaises se préparent déjà à se déployer dans l’est de la RDC pour combattre les ADF.
« Des officiers congolais et ougandais travaillent déjà chaque jour dans le cadre du Centre d’opérations conjoint mis en place pour l’échange de renseignements », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale congolaise.
« Nous sommes heureux parce que le président Félix Tshisekedi a tenu parole, en écoutant le point de vue de plus de 80 pour cent de la population de Beni et ses environs, victimes directes des exactions et des massacres des ADF », a-t-il déclaré, ajoutant que l’opération ne serait qu’une réponse « temporaire ».
Les deux provinces orientales du Nord-Kivu et de l’Ituri sont sous « état de siège » depuis mai, dans le but d’intensifier une offensive militaire contre les rebelles, des soldats remplaçant les fonctionnaires aux postes clés.
L’ADF a commencé dans les années 1990 en tant que coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans, qui s’opposaient au président ougandais Yoweri Museveni.
L’ADF, que les États-Unis ont formellement lié au groupe État islamique (EI), s’est installée dans l’est de la RDC en 1995, s’implantant dans les monts Ruwenzori au Nord-Kivu.
En avril 2019, l’Etat Islamique a commencé à revendiquer certaines attaques des ADF sur les réseaux sociaux, présentant le groupe comme sa branche régionale.
William Tambwe
