Parlement: une institution sans « palissade »!

Les élus et non élus confondus à l’Assemblée nationale

La turpitude des députés nationaux a atteint le comble le jeudi 04 novembre où, alors qu’une plénière était convoquée le mercredi 03 novembre par le bureau dont le communiqué est parvenu à notre rédaction bien signé par son rapporteur Camille Lembi, ces derniers ont tout simplement demandé que cette plénière soit reportée pour une date ultérieure, afin qu’ils préparent l’arrivée du Président de la République.

Premier communiqué

Plénière AN ce mercredi 03 nov/2021 à 12h
Ordre du jour :

Question orale avec débat adressée au VPM, ministre de l’intérieur au sujet de la perception des fonds sans quittance par les agents de la PCR.

Hon. LEMBI LIBULA
Rapporteur/AN

Deuxième communiqué

Plénière AN ce mercredi 03 nov/2021 à 12h
est reportée

Hon. LEMBI LIBULA
Rapporteur/AN

Les élus du peuple très excités à bord du bus Transco en partance vers l’aéroport

Ceux-ci, instrumentalisés par l’un des membres du bureau de l’Assemblée nationale et proche du Chef de l’état, ont préféré se transformer, du coup, en combattants pour aller accueillir le Chef de l’état congolais à l’aéroport de N’djili. L’attitude de ces députés nationaux qui ont oublié leurs missions de légiférer et de contrôle parlementaire et qui se comportent, désormais, en supporteurs de Tshisekedi, a susité beaucoup de réactions au sein de l’opinion publique.

Me Jean Claude Katende

L’activiste des droits de l’homme, Jean claude Katende, juge que ce mouvement effectué par les élus du peuple ne ressemble en autre chose qu’au Mobutisme:

« Même les parlementaires ont fermé le Palais du peuple pour aller accueillir le Président de la république. Je pouvais comprendre si c’étaient des ministres. Quittez le mobutisme« .

Delly Sesanga

Delly Sessanga, député national, n’a pas tardé d’exprimer son mécontentement face à ses collègues:

« Le président de la république est entouré des conseillers flatteurs qui veulent nous faire revivre les choses de la deuxième république. Regardez ce qui se passe aujourd’hui, le chef de l’état revient du voyage, pourquoi appeler les députés pour aller l’accueillir? Je n’en disconvient pas, j’ai fait la loi su a liberté de manifester et je suis le premier à connaître cela, mais il faut tenir compte de la séparation de pouvoirs, étant qu’un chef des corps, mobiliser les députés à aller recevoir le président de la République, est l’un des actes qu’on ne peut pas poser da ns u ne démocratie ».

Un autre député national, Jules Mafula, s’est dit même estomaqué par le comportement irresponsable de ces députés nationaux d’aubedience Union sacrée qui sont en quête des postes et perdiems comme ils savent bien le faire depuis cette législature.

Une pratique que condamne le député national Josué Mufula Jive, élu de la ville de Goma.

Josué Mafula

Il dit ne pas comprendre comment et pourquoi un Parlement qui se veut responsable peut décider de suspendre ses activités sans raisons valables, alors que plusieurs questions importantes qui touchent la bonne marche du pays et surtout la vie de la population, restent en train de moisir au placard.

« Personnellement, je suis très déçu, très estomaqué que les travaux de notre chambre basse ont été pénalisés parce qu’on a exigé aux collègues députés, surtout ceux de l’Union Sacrée, de pouvoir se rendre à l’aéroport pour accueillir le chef de l’Etat, qui revient de ses multiples voyages à l’étranger, en violation même du principe de séparation des pouvoirs.

Josué Mufula dit aussi avoir l’impression que l’actuelle classe dirigeante du pays semble bafouer tout ce qui touche au quotidien du Congolais et plus encore ses problèmes de sécurité, comme la récente incursion d’hommes armés en pleine ville de Bukavu.

« En ce moment où il y a eu des insurgés à Bukavu, on a noté mort d’hommes, il y a de nos citoyens qui ont perdu leurs vies, il y a nos vaillants militaires FARDC qui ont défendu le territoire national devant cette menace sécuritaire et à la fois une menace de la défense, il n’y a pas de deuil national, mais les gens sont en train de festoyer », regrette Josué Mufula.

En sa qualité de membre de la commission défense et sécurité du Parlement congolais, Josué Mufula pense que la journée de ce jeudi 04 novembre 2021 aurait été propice aux parlementaires de s’appesantir sur la situation sécuritaire de Bukavu, l’évaluation de l’Etat de siège, la situation sécuritaire de Beni et tant d’autres questions dont celle du mouvement de grève des enseignants sur toute l’étendue du territoire national.

Selon Josué Mufula, cette pratique n’est pas loin de la dictature.

A en croire à ses dires, l’actuel régime est en train de mettre en mal la fragile démocratie rd-congolaise.

« On se croirait à l’époque du MPR/ parti-Etat, où même les écoles doivent fermer et tout le monde devrait se rendre à l’aéroport pour accueillir le chef de l’Etat et danser », lâche-t-il.

Pour rappel, le Président de la République Démocratique du Congo, Felix Antoine Tshisekedi est rentré dans son pays l’après-midi de ce jeudi 04 novembre 2021.

Il revient de Glasgow en Ecosse , où il a eu à participer à la conférence internationale sur le climat.

In fine, ce comportement prouve à suffisance que ces commissaires d’état, élus et non élus qui siègent à l’hémicycle ne savent pas ce qu’ils sont et ce qu’ils valent. Aller jusqu’à présenter des  » Djalelo » comme tous ces garnements que l’on a vu à l’aéroport de N’djili ce jeudi 04 novembre frise le militantisme mobutiste d’antan.

Ces citoyennes et citoyens qui roulent en Palissade trônent dans une institution qui se révèle, de plus en plus, être un passoire où corruption, mensonges, coups bas et autres vices se synchonisent à ciel ouvert, une vraie institution sans barrière aux anti valeurs, une institution sans « palissade ».

Sam Nzita

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