Kisangani :Des voix se lèvent pour dénoncer le conflit communautaire monté de toute pièce entre Mbole et Lengola

Le député provincial Theoveul LOTIKA Likwela fut le tout premier politique à prendre le risque de traverser le fleuve Congo vers 16h30 pour aller s’enquérir de la situation qui prévoyait depuis le matin du mardi 2 mai dans la commune de Lubunga située à la rive gauche du même fleuve.

L’élu de Kisangani raconte qu’il croyait que le mouvement de turbulence avait pris fin dans l’avant midi. Or, ce n’était pas le cas. Car, quand il est arrivé à LUBUNGA, il y avait encore une vive tension :

« Il y avait cette ‘insécurité causée par une milice. C’est vraiment des miliciens, parce qu’ils se comportent comme des Mayi Mayi . Ils sont munis des armes blanches notamment des flèches, des machettes, des calibres douze, des lances-pierres, les uns sont en sous-vêtements, les autres torses nues,, ils passaient, ils ont paralysé toute la commune de LUBUNGA. Tout le monde était paniqué et les gens fuyaient de partout ».

Le colistier de Thony Kapalata poursuit en disant qu’en arrivant au bâtiment administratif de la commune LUBUNGA, il n’a trouvé que des policiers qui lui ont présenté quatre corps sans vie. Alors que c’était déjà six, parce qu’il y avait deux corps qui avaient été repris par les membres des familles des victimes.
Le député provincial Theoveul LOTIKA Likwela ajoute que lorsqu’ils étaient là ( NDLR, au bâtiment administratif de la commune LUBUNGA), ces policiers ont appris qu’on venait de tuer quelqu’un au niveau du rond-point Kafeke.

Le site d’information générale ladepechedelatshopo.net indique que tout serait parti du conflit entre deux communautés soeurs Mbole et Lengola qui a commencé en décembre 2022. C’est le point de vue de l’un des notables de cette commune où se trouve tout un camp militaire célèbre Lukusa, Me Héritier ISOMELA, président de « SAUTI YA LUBUNGA », une structure de la société civile qui condamne le cas de justice populaire de ce jour et lance un cri d’alarme aux autorités compétentes et aux leaders de deux communautés pour intervenir le plus vite possible. 

La Gouverneure de la Tshopo interpelée

Plusieurs voix et plus particulièrement des leaders d’opinion se lèvent pour dénoncer ces cas des tueries et l’insécurité dans la paisible ville de Kisangani. C’est le cas de Me Firmin Yangambi qui ne va pas par deux chemins pour condamner l’inaction et l’irresponsabilité de Madeleine Nikomba, gouverneur de la Tshopo

Depuis Kinshasa, le professeur Émile Bongeli a aussi interpellé les autorités politiques et les deux communautés sur cette situation macabre qui n’a rien de pareil avec les réalités du milieu surtout que les deux communautés ont toujours vécu dans la paix:

Mes chers enfants,
Grande est ma surprise de voir toute l’élite politico-intellectuelle de la Tshopo rester indifférente face aux carnages qui se déroulent à ciel ouvert, aujourd’hui en pleine ville de Kisangani.
Tous se contentent de condamner l’iresponsabilité des autorités provinciales, non sans raison. Cependant, en s’apaisant dans cette responsabilisation des autres, vous vous déculpabilisez et gardez vos consciences tranquilles, alors que, dans l’entretemps, vos frères et soeurs s’entretuent, à présent sous vos yeux. Vous n’arrivez même pas à imaginer les conséquences d’une éventuelle extension du conflit sur l’ensemble de la Tshopo qui n’a jamais vécu pareils événements depuis toujours.
Je note que vous serez tenus responsables, chères élites de la Tshopo, de effets collatéraux de ces carnages, tant votre indifférence, en tant qu’intellectuels et fils du terroir, vaut irresponsabilité coupable et frise inconscience, voire cynisme.
Je vois les discussions dans différents groupes, tout va bien comme si rien d’anormal ne se passe aux villages et au chef-lieu de la province.
Le phénomène Kamuina Nsapu au Kasai Occidental était parti d’un petit feu allumé par un individu, fut-il chef coutumier, qui avait des problèmes personnels à résoudre.
Excusez-moi, mes chers enfants, de vous inviter à prendre vos responsabilités, en tant qu’élites et fils du terroir, face à la faillite de l’Etat, pour mettre fin à cette situation et ramener la paix entre les Walengola et les Bambole qui ont toujours vécu en harmonie depuis des temps immémoriaux.
Je vous en supplie.

A tout prendre, la situation sécuritaire dans ville de Kisangani ressemble de plus en plus à celle de Kwamouth dans le Maindombe et qui est observée jusqu’au plateau de Bateke. Le vice premier ministre, ministre de la défense, Jean Pierre Bemba vient d’ailleurs d’initier des enquêtes sur cette partie du pays. On s’étonne aussi que ces événements malheureux puissent se produire dans une commune où se trouve un camp militaire de renom et où sont campés des troupes kenyanes, le camp Lukusa. Des observateurs avertis pensent que c’est un modus operandi utilisé par le régime dictatorial de Kagame qui veut affaiblir la République démocratique du Congo de l’intérieur en utilisant les fibres tribales pour créer le chaos.

Sphynxrdc.com

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