Florimond Muteba: « En comparant au mal du régime de Joseph Kabila, le régime ici, celui de Félix Tshisekedi est le pire en matière de gestion des finances publiques ».

Florimond Muteba à gauche


Dans son rapport sur le bilan de la gestion des Finances publiques en RDC de 2019 à 2022 rendu public le mardi dernier, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) conclut que gestion des Finances publiques du président Félix Tshisekedi est largement négatif. Après présentation des chiffres, cette plateforme de la société civile a proposé un chapelet de réformes en vue d’une amélioration.

Le président du Conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, a indiqué, sans coup férir, que le bilan de 4 ans de gestion de Félix Tshisekedi sur le plan des Finances publiques est largement négatif. Ce professeur d’universités affirme que si le régime de Joseph Kabila est un mal, celui de l’actuel chef de l’État est le pire en ce qui concerne la gestion des finances publiques.

« On peut se poser la question de savoir à ce jour, quelle est la réforme majeure entreprise en matière des Finances publiques par l’actuel régime. Kabila avait mis en place plusieurs réformes majeures. Donnez-moi une seule réforme majeure du régime actuel. La bonne gestion des finances publiques est le cadet de leurs soucis. Le respect des lois sur les finances publiques n’existe pas. On l’a vu dans le dossier 100 jours. Je suis objectif. En comparant au mal du régime de Joseph Kabila, le régime ici, celui de Félix Tshisekedi est le pire en matière de gestion des finances publiques », a-t-il déclaré.

Il a poursuivi par ces propos :

« Ce bilan largement négatif ne peut pas être mis totalement sur le dos du premier ministre Sama Lukonde. Il est partagé avec le gouvernement bis de la Présidence de la République. Sama Lukonde a été un premier ministre faible et affaibli entre autre par le gouvernement bis de la Présidence qui fonctionne comme s’il était dans un régime présidentiel. Il y a aussi la responsabilité des parlementaires qui ne font jamais un contrôle sérieux ».

Ce rapport de l’ODEP souligne que cette mauvaise gestion des finances publiques poursuit son chemin et se fait déjà sentir dès l’entame de l’exécution du budget 2023. Il attire l’attention de l’opinion sur le déficit budgétaire de 491 milliards de francs congolais constaté au 31 janvier 2023.

Pour cette plateforme des organisations de la société civile, une gouvernance budgétaire assise sur des telles faiblesses n’a pas permis, 4 ans après, de placer la RDC sur la voie de l’émergence. Elle n’a ni créé des richesses, ni amélioré les conditions sociales de la population congolais, en encore moins rendu effective la décentralisation telle que prévue par la Constitution.

Au chapitre des recommandations, l’ODEP demande au président Félix Tshisekedi de réhabiliter la fonction de contrôle tout en donnant les moyens nécessaires à la Cour des comptes, à l’Inspection Générale des Finances et à la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics afin de lutter efficacement contre la corruption et de veiller à la bonne gouvernance des finances publiques.

Il demande en même temps au chef de l’État d’organiser un Forum national sur la fragilité budgétaire en vue de la compréhension de la chaîne de la recette et des dépenses publiques ; et à prendre des mesures visant le respect du circuit de la dépense publique et le plan d’engagement budgétaire par son cabinet.

Au premier ministre, l’ODEP recommande de procéder à l’informatisation de la chaîne de la recette publique, à la limitation du recours à la procédure d’urgence et de s’en tenir au respect strict du circuit de la dépense publique, ainsi qu’à celle relative à la passation des marchés publics.

Le Parlement est appelé à renforcer le contrôle de l’exécution de la loi des finances en interpellant les membres du gouvernement, des institutions et des services publics. Les parlementaires sont aussi invités à exploiter à bon escient le projet de reddition des comptes et les observations de la Cour des comptes y relatives.

Plusieurs autres recommandations faites à d’autres institutions du pays et à la société civile sont à retrouver dans le rapport intégral de l’ODEP.

DPN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights