Dans l’ex Zaïre, chaque début d’année était une occasion pour les musiciens de souhaiter les vœux les meilleurs à leurs fans. Cette culture qui semble banalisée par les musiciens actuels fut une manière de remercier ces férus de la musique pour leur soutien durant l’année écoulée et pour demander un accompagnement pour l’année qui débute. Cette culture découle aussi d’une bonne éducation. Contrairement aux milliers des musiciens congolais actuels, grands comme petits, l’ancienne génération des musiciens avait une formation intellectuelle et religieuse assez poussée. Si saluer ses fans ne veut rien dire pour un Fally Ipupa ou Ferré Gola, un musicien comme Tabu Ley Rochereau, avec tout le succès qu’il avait à l’époque ne pouvait passer sans saluer ses fans, tous les congolais. Ce fut le cas avec Pépé Kale Yampanya que l’on pouvait croiser sur l’avenue Kivunda dans la commune de Bandal où il habitait avant sa mort. Sur la même avenue, les rares voisins ou curieux qui pouvaient croiser le musicien Jus d’été Mulopwe, sociétaire du Wenge El Paris, Wenge Maison Mère, Les Marquis avaient droit à un » Kara », une indifférence. Un sérieux problème de culture et d’éducation. Papa Wemba faisait le tour du quartier Matonge après un long séjour à l’extérieur pour saluer ses voisins, amis et connaissances.
A la santé est une chanson que Tabu Ley Rochereau dédie à ses fans de l’époque du Zaïre pour leur souhaiter une heureuse année et une bonne santé. Dans cette chanson, l’auteur évoque les péripéties de l’année écoulée et recommande à tout le monde de prendre un petit verre.
