Accords Rwanda-Grande Bretagne: la commission de droits de l’homme des Nations unies et l’Église Anglicane demandent aux deux états de revoir leur calcul !

La Ministre Britannique des affaires étrangères au Rwanda pour la signature de l’accord

Des voix se lèvent pour fustiger l’accord signé entre la Grande Bretagne et le Rwanda sur le transfert des demandeurs d’asile au Rwanda. A ce sujet, la commission de droits de l’homme et l’église Anglicane sont monté au créneau pour demander la révision de cet accord. Le défenseur des droits humains congolais Paul Nsapu n’a pas manqué de lever sa voix contre cette démarche maléfique.

De gauche à droite : Modeste Bahati, président du Sénat et Paul Nsapu

La volonté du Royaume-Uni d’envoyer les demandeurs d’asile refoulés vers le Rwanda est une menace au droit international et suscite l’inquiétude de nombreuses organisations internationales. Témoignage de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Entretien réalisé par Olivier Bonnel – Cité du Vatican

C’est un accord qui a provoqué un tollé en Europe comme sur le continent africain. Le 14 avril dernier, le Premier ministre britannique Boris Hohnson annonçait un accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda pour que les demandeurs d’asile refoulés du territoire britannique soient transférés vers le pays africain et que leur statut soit « étudié« . Boris Johnson a vanté une solution « innovante« . Le même jour, la ministre britannique de l’intérieur Priti Patel, était à Kigali pour signer cet accord avec les autorités rwandaises. En échange, le gouvernement rwandais devrait toucher 120 millions de livres sterling, soit 144 millions d’euros, pour relocaliser ces migrants.

Un accord dénoncé par de nombreuses ONG. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a demandé à Londres et Kigali de «revoir leur projet». Selon le HCR, les demandeurs d’asile «ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées».

L’Église anglicane a également pris position contre cet accord. Dans son sermon de Pâques, Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef de la communion anglicane, a expliqué que « sous-traiter nos responsabilités, même à un pays qui cherche à bien faire, comme le Rwanda, est à l’opposé de la nature de Dieu« . 

Un poids sur le pays d’Afrique le plus dense

Outre le manque de dignité avec lequel sont traités les demandeurs d’asile, le choix du Rwanda interroge. Pays enclavé, l’un des plus petits d’Afrique, il est aussi l’un des plus denses en population où les terres libres sont rares pour y installer des migrants. 

Le président rwandais Paul Kagame a défendu cet accord, rejetant les accusations de faire « du commerce d’êtres humains », estimant au contraire « aider » ces demandeurs d’asile.

Dans une interview accordée à la radio vaticane, ce dernier fustige cet accord qui risque de déstabiliser toute la région déjà embrasée par les incursions rebelles dont le M23 appuyé par le Rwanda.

Il considère cet accord comme une entrave au droit international qui risque de devenir une jurisprudence pour d’autres pays européens en cette période particulière de la guerre en Ukraine. Pour lui, si jamais cet accord était mis en application, c’est sera parti pour tous les autres pays. L’ancien candidat pour la CENI a annoncé plusieurs manifestations dans les territoires congolais pour barrer la route à cette aventure de mauvais goût.

Sam Nzita

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