Soutien au M23 : Washington enfonce davantage  le Rwanda

TOPSHOT – US flags representing those who could not attend the inauguration due to Covid-19, flutter in the wind at the Mall before the Inauguration of US President-Elect Joe Biden in Washington, DC on January 20, 2021. (Photo by ROBERTO SCHMIDT / AFP) (Photo by ROBERTO SCHMIDT/AFP via Getty Images)

Les États-Unis ont enfoncé davantage le Rwanda en l’appelant à cesser tout soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et à se retirer de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans un communiqué du Département d’Etat publié mercredi et parvenu jeudi à l’ACP.

« Prenant note des preuves claires du soutien rwandais au M23 et des rapports crédibles de graves violations des droits humains par le M23, nous réitérons notre appel au Rwanda pour qu’il cesse tout soutien au M23 et retire ses soldats de l’Est de la RDC », note  le communiqué, en réaction aux préoccupations soulevées par le rapport à mi-parcours du Groupe d’experts des Nations unies publié le 30 décembre 2022.

« Nous attendons du Mouvement du 23 mars (M23), sanctionné par les Nations unies, qu’il se retire dans les lieux spécifiés dans le communiqué de Luanda du 23 novembre, et nous appelons tous les groupes armés, y compris le M23, à cesser toute hostilité, à déposer les armes et à se joindre aux consultations du processus de Nairobi menées par la Communauté d’Afrique de l’Est entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés », précise le texte.

Les États- Unis, qui ont salué le  rapport précité, se disent en outre frappés par « la forte augmentation de la violence, ainsi que la détérioration de la sécurité et de la situation humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ».

Les États-Unis se félicitent, enfin, des recommandations du rapport et « saluent les actions diplomatiques menées par l’Afrique, notamment les processus de Nairobi et de Luanda, pour promouvoir la paix ».

Dans son rapport, le Groupe d’experts des Nations unies  sur la République démocratique du Congo a souligné notamment dans ses conclusions,  « l’intervention directe de la Force de défense rwandaise sur le territoire de la République démocratique du Congo, soit pour venir en renfort au M23, soit pour mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) » ainsi que la fourniture d’armes, de munitions et d’uniforme au M23.

« Le  M23/ARC a taxé les biens et les personnes dans les zones qu’il contrôle, notamment à Bunagana, point de passage de la frontière avec l’Ouganda », note en outre le rapport.

Diplomatie agissante

L’Etat américain avait au départ condamné l’agression rwandaise à travers son ambassadeur Robert Wood, lors d’une réunion du Conseil de sécurité tenue le 26 octobre 2022. Les USA seront suivis de la France, de la Russie, de la Belgique et de l’Allemagne.

Les progrès réalisés par la RDC dans le dossier de l’agression rwandaise, sous couvert du M23, sont à mettre au compte de la diplomatie agissante du Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi.

Cette nouvelle politique diplomatique insufflée par le régime actuel de Kinshasa s’est avérée payante, après des décennies de mutisme de la communauté internationale sur le rôle néfaste joué  par les  voisins, dont le Rwanda, dans la déstabilisation de la RDC.

Elle a permis, notamment, de démontrer à cette communauté le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, auteurs de multiples exactions contre la population civile dans la partie orientale de la RDC. Un livre blanc a même été publié par le gouvernement congolais démontrant, images à l’appui, toutes les exactions perpétrées par l’agresseur, de Bunagana à Kibumba, en passant par Kiwanja, Rumangabo et Kishishe. 

ACP

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