Sommet de Bujumbura : dénonciation du massacre de 145 civils congolais dans le Masisi

La République démocratique du Congo a dénoncé, jeudi à Bujumbura, le massacre de 145 civils dans la nuit du 3 au 4 mai à Kinzimba près de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, a appris jeudi l’ACP du ministère de l’Intégration régionale.

« Au moins 145 civils ont été sauvagement exécutés, la coalition des forces M23 et RDF (l’armée régulière rwandaise,) dans la nuit du 3 au 4 mai 2023 à Kizimba, près de Kitchanga dans le territoire de Masisi, non loin de la zone de Kishishe, dans le Nord-Kivu. », a déclaré le ministre d’Etat Antipas Mbusa, cité par la source, à l’ouverture des travaux préparatoires du 11ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba à Bujumbura au Burundi.

« La RDC va exiger des enquêtes sérieuses pour que les auteurs tant matériels qu’intellectuels de la « Shoah » de Kizimba répondent de leurs actes devant la justice », a-t-il fait savoir, après sollicité une minute de silence en mémoire des « victimes du terrorisme rwandais camouflé dans le M23 ».

Le ministre d’Etat Antipas Mbusa a rappelé à l’assistance la vision et la finalité des chefs d’État dans l’élaboration de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba : « paix, sécurité, stabilité et coopération entre la RDC et la région des Grands-lacs, en vue d’un développement harmonieux ».

« L’Accord-cadre d’Addis-Abeba dispose des clauses sacro-saintes, intangibles, imposables à tous, notamment la non-ingérence  dans les affaires intérieures des États voisins, ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États voisins, respecter les préoccupations et intérêts légitimes des États voisins, en particulier au sujet des questions de sécurité, et renforcer la coopération régionale et une intégration économique profitable à tous », a renchéri le ministre d’Etat.

Déception de la RDC

Antipas Mbusa a toutefois déploré le fait que « la bonne foi de la RDC » à créer un climat de vivre-ensemble ne lui a jamais été rendue. « Félix Tshisekedi a tendu l’accolade, Kagame a répondu par l’estocade », a-t-il martelé.

Le ministre d’Etat a, au nom du Chef de l’Etat congolais, appelé à une « évaluation sans complaisance, franche et sincère » de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, lors du sommet de Bujumbura, avec une attention particulière sur la question des groupes armés.

 « La recrudescence de l’insécurité provoquée par le M23 soutenu ouvertement par le Rwanda, tel qu’établi par les limiers de l’ONU, dans un rapport transmis au Conseil de sécurité à New-York, démontre que   la RDC n’a nullement d’ambitions bellicistes et tient à maintenir un climat de convivialité avec les pays d’origine de ces groupes armés qui tuent, violent et pillent dans l’Est de la RDC », a-t-il souligné.

« Le pays de Tshisekedi veut ainsi trouver une solution définitive à la crise. Parmi ces groupes, il y a les FDLR du Rwanda, les RedTabara pour le Burundi et les tristement célèbres ADF pour l’Ouganda », a précisé le ministre d’Etat congolais.

La partie congolaise convie les gouvernements des États précités à ouvrir, a-t-il soutenu, un cadre de dialogue  avec ces forces négatives à travers le processus de démobilisation et de désarmement et réinsertion sociale régional. « La RDC s’engage à collaborer et à assister aux activités du  Groupe de coordination et de contact (GCC) », a-t-il insisté.

Prenant la parole, le  ministre  des Affaires étrangères du Burundi a, de son côté, vivement félicité la RDC pour  les grandes  réalisations  durant le  mandat de Félix Tshisekedi, tout en désapprouvant cette « coïncidence curieuse que le 10èmeanniversaire de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba corresponde avec la résurgence regrettable du M23, avec un coût humain et matériel tragique qui annihile l’espoir des lendemains meilleurs des  populations ».

Cette session ministérielle du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre  d’Addis-Abeba,  en amont du 11 ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement , a connu des interventions des institutions garantes à  savoir,  CIRGL, SADC, UA, et  ONU.

Le calendrier du sommet de Bujumbura prévoyait, du 2 au 3 mai, la réunion du comité d’appui technique du Mécanisme régional de suivi ;   celle  des ministres en charge des affaires étrangères, pour le  4 mai 2023 et enfin,  la réunion au sommet des chefs d’Etats et de gouvernements, fixée au 6 mai prochain. A l’issue de cette dernière, le Congolais Félix Tshisekedi, cédera la Présidence tournante du Mécanisme au Burundais Evariste Ndayishimiye.

ACP

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