Royaume-Uni : Des migrants devraient être envoyés au Rwanda à partir de mi-juin

MIS À JOUR LE 01/06/22 À 12H06

Ce plan annoncé mi-avril a suscité de vives critiques de groupes de défense des droits humains, de personnalités de l’opposition et même de l’ONU

Le gouvernement britannique a commencé à informer des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni qu’ils seront envoyés au Rwanda. Un premier vol est prévu le 14 juin malgré les risques de recours, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur.

Dès l’annonce de ce plan hautement controversé mi-avril, le Premier ministre Boris Johnson – attendu dans la capitale rwandaise Kigali fin juin pour le sommet du Commonwealth – avait anticipé des actions en justice de la part de groupes de défense des droits humains. « Si nous savons que des tentatives auront lieu pour contrecarrer le processus et retarder les expulsions, je ne me laisserai pas dissuader et resterai pleinement engagée à mettre en œuvre ce qu’attend le public britannique », a déclaré la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel.

Dissuader les traversées clandestines

Celle-ci a salué une « nouvelle étape » vers la mise en œuvre du partenariat avec le Rwanda dans le cadre de la stratégie du gouvernement pour réformer le « système d’asile cassé et briser le business-model maléfique des passeurs ». L’accord vise ainsi à dissuader les traversées clandestines de la Manche en pleine augmentation.

Les personnes expulsées vers le Rwanda pourront « y refaire leur vie en toute sécurité », affirme le communiqué. Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (141 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a précisé de son côté qu’il proposerait aux migrants la possibilité « de s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent.

Un plan vivement critiqué

L’accord permettant au Royaume-Uni d’envoyer des migrants et des demandeurs d’asile au Rwanda a suscité de vives critiques de groupes de défense des droits humains, de personnalités de l’opposition dans les deux pays et même des Nations unies.

L’une des associations envisageant un recours a répondu à l’annonce du gouvernement britannique mardi en soulignant que celle-ci précède les célébrations organisées pour les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II. « Quelle manière de marquer le week-end du jubilé, en disant à des victimes de torture et d’esclavage qui ont parcouru des milliers de miles pour un lieu sûr qu’elles vont être expulsées vers une dictature », a ironisé sur Twitter, Bella Sankey, directrice de Detention Action.

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