RDC-Primaire à l’assemblée nationale au sein de l’Union sacrée: Le second mandat de Félix TSHISEKEDI se joue au Sud-Kivu

Les enjeux politiques de l’heure prédisent déjà l’avenir politique du Président Félix Tshisekedi Tshilombo au point où la prudence, de sa part, serait une faculté extrêmement importante pour sauvegarder le pouvoir de son parti politique, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS.

Le 23 avril 2024, la grande plateforme politique, qui est aussi la passerelle de la vision du Président Tshisekedi, décide d’organiser les élections primaires, un exercice démocratique et une première depuis des décennies, pour départager les trois membres de son présidium, notamment les Députés nationaux Modeste Bahati Lukwebo, Mboso Nkodia Pwanga et Vital Kamerhe, en vue de dégager une candidature unique au poste de Président de l’assemblée nationale qui est une des clés du tenant du pouvoir.

Les trois figures, toutes de l’Union sacrée mais très différentes

Au regard du choix porté sur les trois figures membres de l’Union sacrée de la Nation, on comprend vite que l’enjeu est de taille et ne devra pas se jouer en défaveur de l’actuel pouvoir qui n’est pas prêt à céder le fauteuil même après 2028 pour se proposer un dauphin, vu l’arrêt de deux mandats constitutionnels de Félix Tshisekedi.

Pour mieux comprendre, étudions chacun d’eux et laisson agir ceux qui vont les choisir.

Vital Kamerhe

Mal aimé par toute la famille politique du Président Tshisekedi, l’homme n’est pas le bienvenu dans les esprits de tous les Tshisekedistes qui ne cessent de se rappeler de la farouche trahison connue en 2011, alors que le Sphinx Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, esprit vivant dans chaque combattant de l’UDPS, était favori pour être le candidat unique de l’opposition afin d’affronter Joseph Kabila et récompenser plusieurs décennies de lutte pour la démocratie. C’est ce Vital Kamerhe qui a divisé l’opposition et faire échec à sa candidature unique. Ne s’arrêtant pas là, Vital Kamerhe va poursuivre, en 2016, en acceptant un dialogue concocté par Joseph Kabila dans sa vision de participer au pouvoir et roulera ainsi toute l’opposition. Finalement, c’est après la mort du sphinx que Vital Kamerhe va signer un accord politique (2018) avec le seul Félix Tshisekedi, héritier du combat de son feu père, pour créer avec lui ce qu’ils ont appelé Cap pour Le Changement, CACH, qui n’a vécu que près de deux ans. Selon leur accord signé à Nairobi au Kenya, Félix Tshisekedi devrait laisser le pouvoir entre les mains de Vital Kamerhe en 2023. Chose qui n’a pas été accordée à Vital Kamerhe dont les collaborateurs les plus proches le rappellent toujours et se disent obligés de chercher à gagner le pouvoir à tout prix en 2028.

Aussi, il faut noter qu’en dehors de ce que l’opinion politique qualifie d’agitation et de forcing voire même d’intimidation à l’endroit du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe n’a pas été modèle en matière de gestion de la chose publique dans le procès 100 jours. Si la justice l’a blanchi, le peuple Congolais lui ne cesse de réclamer les millions de dollars détournés dans cette affaire qui a fait trop de bruits, renforçant la misère du peuple congolais. Encore une fois, avec la création de son PCR, qui a été très vite mal perçu par l’UDPS et d’autres partis et regroupements politiques de l’Union Sacrée qui voyaient déjà Vital Kemerhe entrain de forcer le poste de Premier Ministre, créant ainsi une division au sein d’une majorité pourtant acquise à Félix Tshisekedi.

A la Vice primature de l’économie nationale, Vital Kamerhe connu pour ses longues et séduisantes théories économiques, ses critiques sur la pauvreté, n’a pourtant pas satisfait les attentes du peuple Congolais qui, dans certaines provinces comme celles du centre du pays surtout, le maïs qu’il a promis n’ait jamais arrivé, la stabilisation du taux d’échange chantée au stade des Martyrs lors de la sortie officielle de l’Union Sacrée et promise lors de la campagne peine à être chose visible dans le quotidien des congolais et fait souffrir le panier de la ménagère.

L’homme qui veut que le gouvernement Tuluka soit à la taille de la RDC(pléthorique) paraît plutôt comme quelqu’un qui cherche une certaine santé financière pour lui permettre de préparer ce qu’il désire de plus: le pouvoir de demain, et c’est bien proche pour lui, 2028.

Mboso Nkodia

Trop petit pour se retrouver parmi les trois désignés aux primaires au sein de l’Union sacrée, âgée de plus de 80 ans, Christophe Mboso Nkodia est ce petit fourmis qui s’éclipse sous la porte des éléphants. Avec 10 députés nationaux seulement à l’assemblée nationale, son parti CRD et sa mosaïque, Mboso est le plus petit parmi les géants mais qui, par magie, se retrouve compétitif avec les deux géants qui suivent l’UDPS à l’assemblée nationale.

Déjà, avec la nomination de Madame la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, qui est du même espace géographique et linguistique que Mboso, les chances de ce dernier sont très minimes pour diriger l’assemblée nationale, une fois de plus. Tous deux(Judith Suminwa et Christophe Mboso) Ne Kongo, ils risquent bien évidemment de fâcher la géopolitique qui a toujours conduit le partage des responsabilités en RDC.

Déjà, l’espace Kasaï est représenté par le Président Tshisekedi, l’espace ne Kongo par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka. S’il faille choisir qui conduira l’assemblée nationale, alors ça serait l’Est de la RDC, déjà choisi par l’Union Sacrée selon la liste des candidats aux primaires.

Et donc, tout simplement, Christophe Mboso est d’office écarté de la course.

Modeste Bahati Lukwebo

Président du sénat sortant, Modeste Bahati Lukwebo, Professeur d’universités de son état est le plus expérimenté en matière de gestion d’une institution parlementaire. Avec ses trois années d’expérience(2021-2024) et donc presqu’une année de plus que Vital Kamerhe(2006-2009)qui démissionnait au cours du deuxième mandat de Joseph Kabila pour rejoindre l’opposition pour se preparer aux élections de 2011.

Modeste Bahati Lukwebo connu comme un homme très calme, très respectueux et collaborateur de tous, d’abord a été nommé informateur du Chef de l’Etat au cours de son premier mandat lorsqu’il fallait démolir la coalition FCC-CACH et a contribué à lui offrir une majorité parlementaire et sociale stable pour lui permettre d’exercer le plein pouvoir. Informateur, une responsabilité que tout politique avisé ne donne à n’importe qui, Modeste Bahati l’a gagné grâce à sa loyauté, son savoir faire et être, des ingrédients importants dans une cause qui nourri la confiance des hommes politiques.

Ayant géré d’une manière responsable le sénat, alors que tout le monde pensait qu’il allait jouer une mauvaise carte contre le Président de la République vu que le poste donnait accès à la présidence selon la constitution, Modeste Bahati Lukwebo qui n’a jamais été candidat président de la replique et dont l’ambition n’habite pas les faits et gestes qu’il pose, peut être ce choix idéal de l’Union Sacrée.

On pense donc qu’il est le moindre mal pour le Président Félix Tshisekedi et qu’il pourra bien conduire l’assemblée nationale. Déjà, plusieurs combattants de l’UDPS manifestent leurs soutiens à Modeste Bahati et souhaitent que les honorables Députés puissent le dégager comme candidat unique de l’Union Sacrée à cette responsabilité.

La connaissance des procédures parlementaires, la loyauté aux principes du groupe, la diplomatie parlementaire, l’accessibilité à tous, le social des élus et agents de l’institution, son esprit d’écoute, réformateur et créatif, c’est tout cela qui semblent définir l’homme et sa personnalité.

Somme toute, le choix des honorables députés membres de l’Union sacrée sera la clef qui déterminera le résultat du second mandat de Félix Tshisekedi en cours, lui qui est la plus haute Autorité Politique de l’union sacrée de la nation.

Pamphile Mulumba

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