RDC : les congolais appelés à parler un même langage

Il y a quelques années, sous le régime de Mobutu, arrivait à Kisangani un groupe des sujets chinois. Ces derniers venaient lancer la première sucrière de l’ex province du Haut-Zaïre à Lotokila, à quelques kilomètres de Kisangani.

Parmi ces experts chinois, l’un d’eux qui ne partageait pas, naturellement, la même langue que les natifs du coin lesquels constituaient la main d’oeuvre pour cette grande industrie, se montra très hostile vis à vis de ces derniers. Il le considérait comme des petits esclaves. Les pauvres employés devraient faire allégeance à toutes ses caprices.

Un jour, les travailleurs encore dans les champs de sucre, furent alertés par un cri de détresse d’une personne qui criait au secours sans que l’on ne sache ce qu’il disait.

Quand ces derniers accoururent, c’est bien le boss Liu qui se noyait aux abords de la rivière Tshopo qui approvisionnait la sucrière en eau. Liu ne savait pas nager mais se retrouva dans l’eau. C’est le même Liu qui maltraitait les pauvres villageois commis à son commandement dont la majorité était composée d’employés de tribu Lokele « Liande », hommes de l’eau, réputés grands nageurs. Fallait-il se venger du méchant Liu en le laissant se noyer? Une vraie impasse! Cela ne ressemblait guère à ce paisible peuple très hospitalier. Sans réfléchir, tous les nageurs se jetèrent dans l’eau et ramenèrent Liu sur la rive comme un petit colis flottant. Après, c’est l’inhalation et, ouf, Liu est revenu à la vie!

Depuis, cet événement, un grand calme régna dans la sucrière de Lotokila. Le boss Liu se montra plus réconciliant que jamais. Il traita ses travailleurs comme ses frères et prit le temps d’apprendre la langue locale. A la fin du contrat, Liu ne sut retenir ses larmes. Il quittait, ainsi, sa vraie famille qu’il ne saurait revoir.

Ainsi, les travailleurs, comme le boss Liu qui n’avaient rien de commun avant, parlaient, désormais, un même langage, car ils avaient compris qu’il fallait privilégier l’utile.

Quand on parcourt les réseaux sociaux, une vraie vitrine pour savoir ce que les congolais pensent de leur pays et ce qu’ils partagent en commun, on peut rapidement se rendre compte que ces derniers n’ont encore rien de commun et cela peut se justifier dans plusieurs domaines bien que la politique a toujours figuré parmi les sujets de prédilection des congolais. Un internaute s’est même posé la question de savoir si tous le monde faisait de la politique au Congo. La majorité des internautes congolais parlent plus des individus que des projets, chacun vantant son leader et critiquant l’autre camp. Du Fatshi béton au Kabila dégage, il n’y a qu’un pas. Un dessin est partagé dans les mêmes réseaux sociaux ces deux derniers jours où l’on voit tous les anciens chefs d’état congolais ramener le Congo dans une tombe et c’est sans commentaire :  » Congo ekufa nango kala », pour dire, le Congo est mort il y a longtemps. Il y a quelques mois de cela, c’est l’expression :  » Congo n’a pas de chance » qui avait gagné ces mêmes réseaux sociaux. Il suffisait que le chef de l’état Félix Tshisekedi fasse un faux pas pour que l’on entende ce bout de phrase qui prouve à suffisance que ce peuple a perdu tout son sens d’appartenir à une grande nation au centre de toutes les convoitises.

Tout compte fait, les congolais sont appelés, en cette année 2022, à parler un même langage surtout que les défis restent énormes avec l’état de siège qui patauge à l’Est, la pandémie COVID-19 qui ne cesse d’affaiblir le tissu économique, le social des congolais qui ne change pas avec un taux de PIB le plus faible de la planète, les congolais sont mêmes les mal nourris de la planète, les conditions de plus en plus dégradantes de la jeune fille abandonnée à son triste sort qui ternit l’image de toute une nation, etc.

Comme le recommande St Paul aux chrétiens: » il n’y a ni juifs, ni grecs », les congolais devraient savoir que, pour l’intérêt général de leur nation, il n’y a ni FCC, ni CACH, ni LAMUKA, mais , il n’y a que le Congo, sol de leur ancêtres, qui prime avant les intérêts égoïstes des uns et des autres. Ils sont, ainsi, appelés à parler un même langage.

Sam Nzita

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