Au Rwanda

Aloys Ndimbati, l’un des derniers fugitifs recherchés pour son rôle présumé lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, est en réalité mort depuis 1997.

Au Mémorial du génocide, à Kigali, le 29 avril 2018.© Yasuyoshi Chiba/AFP

Il était l’un des trois derniers Rwandais activement recherchés pour leur responsabilité présumée lors du génocide qui fit plus de 800 000 morts en 1994. Aloys Ndimbati, maire de la commune de Gisovu (Ouest), était mis en cause pour son rôle prépondérant dans l’extermination des Tutsi de la préfecture de Kibuye, en ordonnant aux gendarmes et policiers sous son autorité de les attaquer, voire en les conduisant directement dans des endroits où certains Tutsi s’étaient réfugiés. Aloys Ndimbati avait été inculpé de sept chefs d’accusation : génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l’humanité d’extermination, meurtre, viol et persécution.

Encore deux hauts responsables en fuite

Le Mécanisme international (MICT), chargé depuis 2015 d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) mis en place par l’ONU après le génocide, a affirmé qu’il était en mesure de conclure « à la suite d’une enquête approfondie et difficile » qu’Aloys Ndimbati était en réalité mort vers la fin juin 1997 à Gatore, au sud-est du Rwanda. « Aucune preuve fiable et corroborée de vie après cette période n’a été identifiée », a indiqué le bureau du procureur dans un communiqué, affirmant que les circonstances exactes de sa mort n’étaient pas connues.

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Charles Sikubwabo et Charles Ryandikayo sont les deux derniers hauts responsables présumés du génocide encore recherchés. En mai 2022, la justice internationale avait déjà annoncé la mort de deux fugitifs : Protais Mpiranya, décédé en 2006 au Zimbabwe, et Phénéas Munyarugarama, disparu en 2002 dans l’est de la RDC.

Soif de justice

« Même si les survivants et les victimes des crimes de Ndimbati ne le verront pas poursuivi et puni », sa mort pourrait permettre aux familles de « faire leur deuil » car il ne peut pas « causer davantage de tort au peuple rwandais », a affirmé le bureau du procureur.

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Mais pour Naphtali Ahishakiye, secrétaire exécutif de l’association de survivants Ibuka, même si cette annonce est « une bonne nouvelle », « les survivants ne sont pas contents que des fugitifs comme lui soient morts sans avoir été traduits en justice pour les crimes qu’ils ont commis ». « Nous devons redoubler d’efforts pour découvrir où [d’autres fugitifs] se cachent, et les tribunaux devraient également accélérer leurs procès afin qu’ils soient traduits en justice avant de mourir. »

(Avec AFP)

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