Affaire Bukanga Lonzo : le responsable de la société AFRICOM aux arrêts pour avoir tenté de fuir à l’aéroport de Ndjili

Le gérant de la société sud-africaine AFRICOM Christophe Grobler a été arrêté dans la nuit de ce mercredi 27 octobre 2021 à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa.

Entendu à la Cour constitutionnelle comme prévenu dans le procès Bukanga Lonzo, Christo voulait fuir sous une fausse identité.

Ses avocats conseil déplorent cette arrestation tout en précisant que la fuite de leur client n’est pas à craindre.

« Il est disposé à collaborer avec la justice et qu’il n’entend absolument pas s’en soustraire » déclare Jean-Claude Tshilumbayi

La même source indique que leur client a pourtant affiché sa collaboration avec la justice en répondant lui-même à la citation à prévenu « irrégulièrement » signifiée.

Le procès Augustin Matata Ponyo et consorts s’est ouvert le lundi 25 octobre à Kinshasa. L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo accompagné de Patrice Kitebi, ancien directeur général du Fonds de promotion des investissements (FPI) et Christo Grobler, un Sud-Africain vont comparaitre devant la Cour constitutionnelle.

Ils sont poursuivis par le procureur général près cette Cour pour détournement présumé de deniers publics, fonds destinés au projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.

Dans un rapport publié le 18 novembre 2020, l’Inspection générale des finances (IGF) avait affirmé que le Trésor public avait débloqué 285 millions USD pour le futur parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Sur ce montant, 205 millions auraient été détournés.

Et l’IGF avait présenté Augustin Matata comme auteur intellectuel de la débâcle de ce projet lancé en 2014.

Tous les trois accusés comparaissent en étant libres. A ce début d’audience, la première des choses sera d’identifier les prévenus. Après cette étape, la Cour demandera au ministère public de présenter l’accusation. Il s’agit de relire son réquisitoire par lequel il détaille les griefs mis à charge des concernés. Puis la Cour passera à la vérification des faits. Ce sera le début de l’instruction.

Le ministère public pourrait aussi solliciter des juges l’arrestation des prévenus pour telle ou telle autre raison.

Il se pourrait aussi que la partie prévenue Matata soulève une exception d’irrégularité. Selon le conseil du sénateur, ils n’ont pas été notifiés de cette audience qu’ils ont apprise par la voie des ondes.

Cette comparution augure une première jurisprudence, un nouveau droit. Car, on n’a jamais assisté à une telle affaire, dont une haute personnalité comparait sans que son immunité ne soit levée.

A la rentrée judiciaire de la Cour constitutionnelle le 16 octobre dernier, le président de cette juridiction a annoncé qu’en six ans de son existence, sa juridiction va exercer une de ses missions consistant à juger, pour la première fois, un ancien Premier ministre.

William Tambwe

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