Le sommet tripartite prévu ce dimanche à Luanda entre les Présidents Félix Tshisekedi (RDC), Paul Kagame (Rwanda) et João Lourenço (Angola) a été brusquement annulé. Une annonce qui marque une nouvelle escalade dans les tensions autour du conflit persistant dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Un sommet avorté dans un climat tendu
Cette rencontre, censée ouvrir la voie à une désescalade des hostilités entre les deux nations voisines, a été torpillée par un différend majeur. Selon la présidence angolaise, la délégation rwandaise a refusé de participer, rendant impossible tout progrès vers un accord.
« Contrairement à ce à quoi nous nous attendions, le sommet n’aura plus lieu aujourd’hui », a confirmé Mario Jorge, responsable des médias de la présidence angolaise. Cette annulation intervient après une réunion préalable des ministres des Affaires étrangères des trois pays, au cours de laquelle le Rwanda a posé une condition controversée : l’organisation d’un dialogue direct entre la RDC et les rebelles du M23.
Un refus catégorique de Kinshasa
La RDC, par la voix de son porte-parole Giscard Kusema, a rejeté fermement cette proposition.
« Il y a une impasse, car les Rwandais ont posé comme préalable à la signature d’un accord que la RDC mène un dialogue direct avec le M23 », a-t-il déclaré. Cette condition, perçue par Kinshasa comme une tentative de légitimer un groupe qualifié de « terroriste », a cristallisé les tensions.
Pour rappel, la crise dans l’Est de la RDC s’est intensifiée ces derniers mois avec l’occupation de plusieurs territoires par le M23, un mouvement armé accusé d’être soutenu par Kigali. Malgré les multiples appels internationaux au retrait des troupes rwandaises de ces zones, le statu quo demeure, plongeant la région dans une instabilité prolongée.
Une rencontre bilatérale pour sauver la diplomatie
Face à l’impasse, les Présidents Félix Tshisekedi et João Lourenço ont choisi de poursuivre un tête-à-tête, avant d’étendre les discussions à leurs délégations respectives. Ce dialogue bilatéral vise à définir une stratégie pour débloquer la situation, alors que l’espoir d’une solution tripartite s’amenuise.
Une situation explosive
L’annulation de cette rencontre cruciale souligne l’ampleur du fossé diplomatique entre Kinshasa et Kigali. Alors que la communauté internationale multiplie les initiatives pour résoudre cette crise, l’échec de ces négociations met en lumière les obstacles majeurs à une paix durable dans la région.
La question qui se pose désormais est : quelle sera la prochaine étape pour éviter que ce conflit ne dégénère davantage ? Les regards restent tournés vers Luanda, où des décisions cruciales pourraient être prises dans les heures ou jours à venir.
Glad NGANGA