Sport: Tambwe Leya, monsieur ABC du football congolais

Il est parmi les entraîneurs congolais les plus célèbres et les plus adulés. Il a consacré sa vie au sport-roi, sa passion. La formation et l’encadrement des jeunes a guidé sa vie d’encadreur. Son nom : Célestin Tambwe Leya.Derrière ses lunettes se cachait un homme affable dont la discipline était le fer de lance de son enseignement sportif, l’élément essentiel qu’il imposait dans les clubs où il était passé.Il s’est distingué dans deux pays, le Congo et la Tanzanie son pays d’adoption.L’entraîneur Tambwe a tiré sa révérence le 1er juin 2002 loin de sa terre natale. Il repose pour l’éternité à Dar es Salaam, la capitale tanzanienne.

Célestin Tambwe voit le jour à Kolwezi en 1938. Après avoir joué dans de petites formations, le TP Englebert de Lubumbashi l’accueille à bras ouvert en 1958. Il a alors 20 ans. Il y passe deux saisons. Puis, il quitte la capitale du cuivre pour Kinshasa où il intègre le club immaculé du Daring. Mais en 1963, pour des problèmes oculaires, Tambwe qui désormais va porter des lunettes, met fin à sa carrière de footballeur.

Le grand tournant dans sa vie a lieu trois ans plus tard. En 1966, le Black Star du Ghana par surcroit champion d’Afrique des nations est invité à Kinshasa. Il va croiser le fer avec les Lions, notre équipe nationale, dans le cadre de la commémoration du sixième anniversaire de l’indépendance. Devant de tout le gotha politique congolais réuni pour la circonstance dont Mobutu lui-même, les Ghanéens écrasent les Congolais. Et de quelle manière ! Pendant 90 minutes éprouvantes, ils donnent une vraie leçon de football à nos internationaux qui courent inutilement derrière un ballon insaisissable. Attristé par la défaite humiliante de notre Onze national, mais émerveillé par la limpidité du football pratiqué par les Ghanéen cet après-midi-là, Célestin Tambwe décide de devenir entraîneur, comme pour relever le défi

Aussitôt dit aussitôt fait, le voilà à l’œuvre. Dans ses nouveaux habits de coach, il fonde une équipe dénommée Daring Matete alias Black Star. Ce nom n’est-il pas en ces années-là devenu synonyme du beau football ? . Tambwe s’entoure de jeunes talents qui finirent par s’affirmer et figurer parmi les grands footballeurs congolais. Kakoko, Mayanga, Makelele et Miolo Rigoudi passent entre les mains du maestro. Daring Matete est en réalité une vraie école de foot. Ces joueurs qui ont bien assimilé le métier de footballeur aux côtés du coach vont devenir des grandes vedettes du football kinois. Tambwe profite de ses temps libres pour mettre ses idées sur papier. Le livre qu’il écrit s’intitule Le sport et mon droit.

En 1967, Englebert (Mazembe) qui est engagé dans la compétition africaine des clubs champions fait appel à lui. L’entraîneur y connaît un succès fou. Il mène deux fois d’affilé l’équipe à la victoire finale sur le plan continental. Champion d’Afrique des clubs champions en 1968 puis en 1969, Tambwe quitte le club lushois en 1970 pour renter à Kinshasa. Auréolé par ses exploits avec le club lushois, Il va entraîner Dragons puis Daring, deux équipes que tout oppose, deux clubs dont le sort est liépar une histoire à la fois ténébreuse et mystérieuse qui s’écrivait toujours en lettres de victoire des rouge et or sur les vert-blanc

Nouveau défi en chez les Immaculés, Tambwe met la barre très haut. Il réussit en 1973 une performance jamais égalée par un entraîneur. Il parvient à mettre sur pied deux formations quasi équivalentes dans une même équipe, deux groupes parallèles qui sous sa houlette ne forment qu’un seul et unique club : Daring. La première est appelée Ajax tandis que la seconde composée exclusivement des recrues porte le nom de Botafogo, dérivé d’une équipe brésilienne et d’un rhum originaire de Trinidad et Tobago qui signifie « mettre le feu ». Daring va jusqu’à porter le maillot emblématique du club néerlandais avec une grande bande verte au milieu pour symboliser le niveau obtenu sous l’impulsion de son entraîneur.  Car sur le gazon du stade Tata Raphaël, l’équipe étale un jeu qui dépasse l’entendement. Tambwe, adepte du football total, réussit une vraie performance tactique avec les joueurs talentueux qu’il encadre . Le mythe de Monsieur ABC se confirme.

Lorsqu’il quitte le Daring à la fin de la saison 1972-1973, Tambwe Leya s’envole pour le Brésil. C’est là qu’il rencontre en 1974 les dirigeants de Young Africans « Yanga » qui y séjourne avec leur équipe. Ceux-ci le persuadent de se rendre en Tanzanie pour entraîner leur club. Au terme de son stage et après avoir décliné des offres des équipes brésiliennes, Tambwe Leya accepte cette première aventure à l’étranger et s’embarque pour Dar es Salaam. Comme en 1967 avec Englebert, pour un coup d’essai c‘est un coup de maître. Il remporte avec Yanga le championnat tanzanien. Le Congolais y travaille jusqu’en 1976.

De retour au pays, la Fécofa lui confie la direction technique des Léopards. Son mandat de sélectionneur national ne donne pas des résultats escomptés. Il quitte le Congo et fait de nouveau ses valises pour Dar es Salaam. De1996 à 2000, il est à Zanzibar pour coacher le club local de Small Simba. Après plusieurs saisons de loyaux services, il quitte l’île pour le continent. Il se trouve de nouveau à Dar es Salaam où il s’attèle à l’encadrement des jeunes dans une équipe des moins de 17 ans appartenant à une école secondaire de la place.

Double vainqueur de la Coupe d’Afrique des clubs champions avec Englebert, champion de Kinshasa  avec Daring et de Tanzanie avec Young Africans,  Tambwe Leya a su insuffler sa marque. L’élégance de son apport rappelle les heures de gloire du football congolais qui a perdu un vrai gentleman du sport-roi.

Samuel Malonga/mbokamosika.com

Source : Enzi zao : Tambwe Leya « Mzee wa miujiza » aliyekuwepo kwenye migogoro ya Yanga ya 1976 na 1994

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights