Mgr Melchisédech Sikuli sur les manifestations anti-Onu: « Si on n’a pas vu le changement, est ce qu’il faut les applaudir ? »

L’évêque de Béni Butembo s’est prononcé avec véhémence sur les manifestations contre la Monusco le mercredi 27 juillet dernier depuis son diocèse de Béni Butembo dans la province du Nord-Kivu.

En vrai pasteur, ce dernier ne voit rien qui retient encore la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dans les zones affectées par les massacres des civils dans l’Est du pays.

Mgr Sikuli devant la cathédrale de Beni

Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech reconnait que la décision pour la MONUSCO de quitter la RDC revient au Gouvernement. L’Ordinaire du lieu démontre tout de même que rien n’est plus normal que de se retirer si l’on ne sait plus répondre à ses devoirs.

« S’ils voient qu’ils n’ont plus de place ici, pourquoi ils resteraient ? Ils devraient quand même dire non. Il ne faut pas qu’ils obligent la population à en arriver là. Ça devrait être quelque chose qui se fait selon les accords. Donc, une attente au sommet : l’ONU et l’Etat… Ils doivent faire, je suppose, régulièrement l’évaluation de la situation en tenant compte de ce que nous endurons nous qui sommes ici depuis 20 ans qu’ils sont dans la région. Si on n’a pas vu de changement, est-ce qu’il faut les applaudir ? »¸ s’interroge le Pasteur de l’Eglise de Butembo-Beni.

Le prélat catholique explique que l’activisme du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la RDC est une preuve suffisante que la MONUSCO agit moins pour le bien du peuple dont elle est censée venir au secours.

« Que des M23 qu’ils connaissent très bien aient occupé comme ça une frontière pendant des jours… Madame Keita a parlé elle-même de leur équipement qui est très performant, je ne sais pas si c’est vrai ou faux. On a vu même dans les réseaux sociaux la MONUSCO qui rebrousse chemin, au lieu d’accompagner les FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo, Ndlr) », se plaint-il.

Des plaintes sans suite

L’on souviendra que le samedi 23 octobre 2021, en vrai prophète, Mgr Sikuli avait reçu en audience le secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations-Unies chargé des opérations de maintien de la paix. Ce dernier avait presque supplier la MONUSCO de faire preuve d’efforts pour la restauration de la paix dans l’Est. Il avait expliqué à Jean-Pierre Lacroix qu’il reste sur sa soif de voir la MONUSCO travailler selon les attentes de la population.

Pour conclure, l’évêque a émis le vœu de voir la Monusco répondre, effectivement, aux missions lui assigner en protégeant la population civile contre tous ces massacres.

Il faut rappeler aussi que la conférence épiscopale nationale du Congo, Cenco, s’est dit très préoccupé par les manifestations qui ont presque embrasé toute la partie est de la République démocratique du Congo et a émis le vœu de voir une Monusco plus conséquente.

Sam Nzita

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