La cure Corneille Naanga n’est pas passée comme voulue à l’occasion du forum sur l’unité la sécurité, la paix, la cohésion et le développement l’ex-Province Orientale qui s’est ouvert le mardi 27decembre à Kisangani (Tshopo). Cette rencontre socio-politique a réuni plus de trois cents délégués issus de 4 provinces démembrées de l’Ex-Province Orientale avec pour objectif de réfléchir sur le sort de l’espace Grande Orientale en ce qui concerne son développement.
Cette rencontre initiée par l’archevêque de Kisangani, Mgr Marcel Utembi, a purement et simplement été récupérée par certains politiciens à la veille des élections qui s’annoncent à pas de géant.
Le premier à afficher ses couleurs parmi les participants ne fut autre que celui que les organisateurs ont dénommé » le digne fils de l’Espace Grande Orientale », Corneille Naanga, pour sa considérable contribution avoisinant plus de 20.000 $ Us.
Une course au pouvoir
Arrivée avec pompe à Boyoma Singa Mwambe, l’ancien président de la CENI a été devancé par l’un des panelistes, le très tonitruant opposant au régime Kabila, Me Firmin Yangambi, originaire de la province de la Tshopo: « Je suis à Kisangani sur invitation de l’archevêque métropolitain, Mgr Utembi , Président de la CENCO pour réfléchir sur l’avenir de notre espace , la grande orientale. Réfléchir sur la paix, l’unité, la cohésion et développement », a-t-il déclaré à la presse.
Ayant compris les contours de cette descente tres applaudie de Nangaa Corneille qui n’avait autre finalité que de préparer l’opinion Boyomais pour sa candidature à la présidence à partir de cet ensemble qui représente la moitié de la République démocratique du Congo, le tonitruant juriste a, sans coup férir, demandé aux participants de soutenir sa candidature à la magistrature suprême d’ici 2023:
« Nous sommes en pleine crise de l’État,des institutions de l’État, les solutions ne viendront pas de la province, il faut conquérir le pouvoir et moi je porterai le combat des forces vives, à la Présidence de la République », a-t-il déclaré.
Le malheur pour Corneille Naanga fut de prendre la parole après Me Firmin Yangambi.
Certains observateurs disent ne pas comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle rencontre en cette période trouble où le pays tout entier est mobilisé contre l’agression imposée par le Rwanda et l’Ouganda sous couvert du M23: » le moment est mal choisi et rien de sérieux ne sortira de ce passe temps avec des agendas cachés. Cette promenade de santé des parlementaires et autres acteurs politiques en chômage accouchera d’une souri et c’est un non événement« , commentent certains internautes originaires de cette espace.
Autres questions qui fâchent
Suivant de près cette rencontre de 3 jours à Kisangani, les mêmes internautes pensent que les participants devraient se pencher sur des vraies questions liées aux rapports entre les provinces qui constituent cette espace. C’est le cas du conflit qui oppose la province de la Tshopo qui accueille ces assises à celle du Haut -Uele. Le gouverneur et jeune frère de Corneille Naanga, Christophe Nangaa, est accusé d’avoir spolié une partie du territoire de Bafwasende voisin de la province du Haut-Uélé. Le même membre de la « Nanganie » est accusé d’une xénophobie à outrance. Lors de sa dernière intervention à l’assemblée provinciale, alors qu’il est venu défendre son budget, Christophe Nangaa, a préféré demander aux élus provinciaux de ne pas voter pour les non originaires. Il s’était ,particulièrement, pris aux personnes originaires du Bas-Uele et de la Tshopo qui ne seraient plus les bienvenues dans cette province :
» comment peut on parler de réconciliation avec des personnes qui ne nous ont jamais porté à cœur et cela par complexe? Ce sont les députés de deux nouvelles provinces du Haut-Uélé et de l’Ituri qui avaient demandé, sous Jean Bamanisa, que les recettes de la Direction générale des recettes de la province orientale ne soient plus gardées à Kisangani, car l’heure du déménagement avait déjà sonné.
Ces mêmes députés, pour la plupart, sont encore à leur hémicycle provincial ! Peuvent-ils nous dire un mot ? Eux qui furent les premiers à quitter la grande orientale et surtout la Tshopo…, aujourd’hui encore eux, les premiers à demander l’unité et la concorde ?
Seuls les moins avertis pourraient mordre à cet hameçon!, dénonce l’un des internautes.
Certains sont partis très loin en dénonçant certaines injustices enregistrées à la CENI sous le mandat de Corneille Naanga qui avait plus privilégié les siens au détriment des autres provinces, et plus particulièrement, ceux de la la province de la Tshopo qui n’ont pas oublié cette attitude de celui qui se présente aujourd’hui à sauveur.
Somme toute, les recommandations de ce forum de 3 jours risquent de demeurer des lettres mortes sur lesquelles seuls certains organisateurs pourront de temps à autre y jetter un coup d’œil par nostalgie surtout quand l’on sait que des experts et membres de cette espace avaient alerté sur le meli mélo constaté dans le choix des panels et la précipitation dans laquelle ce forum s’est tenu.
Sam Nzita
