Chine-Usa: Qui va contrôler le Cobalt congolais sous Tshisekedi ?

Comme vous l’avez peut-être remarqué dans mes précédents articles sur l’impasse entre les États-Unis et la Chine en RDC, la question de savoir qui va contrôler le cobalt du Congo est au centre du soutien américain à Tshisekedi. La construction du chemin de fer pour acheminer le cuivre et le cobalt du sud-est du Congo jusqu’au port d’Angola, en passant par la Zambie, est un projet énorme pour les États-Unis pour contrer l’accès de la Chine aux minerais stratégiques de la RDC. Il reste à voir comment, au cours de la prochaine décennie, les États-Unis auront la capacité technologique de rivaliser avec la main-d’œuvre chinoise. Cela me semble encore irréaliste mais cette compétition a un réel effet sur la façon dont la politique est gérée en RDC.

Le cobalt du Congo sort officiellement désormais par l’Angola sur l’océan Atlantique !


AI – Angola/RDC : Ivanhoe Mines en pole position sur le corridor ferroviaire de Lobito

Le 31 décembre, le groupe canadien Ivanhoe Mines est devenu la première société minière à transporter son cuivre par rail depuis la RDC jusqu’au port angolais de Lobito. Plusieurs autres géants miniers, dont Eurasian Resources Group (ERG) et Kamoto Copper Company (KCC, filiale de Glencore), sont également actifs à proximité de la plate-forme de chargement des trains de Kolwezi, mais se montrent beaucoup plus prudents quant à leur soutien au corridor ferroviaire, qui est actuellement en cours de mise à niveau. Le groupe de Robert Friedland est cependant en discussion depuis des mois avec les opérateurs du corridor. Parmi ces derniers figurent le consortium Lobito Atlantic Railways (LAR), détenu à 48% par Trafigura, le tout nouveau concessionnaire du chemin de fer angolais, ainsi que la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC), dirigée par Fabien Mutomb.

Ivanhoe, dirigé en RDC par Louis Watum et Olivier Binyingo, a signé en août dernier un protocole d’accord avec LAR et SNCC et n’a pas tardé à préfinancer le transport de ses premiers convois de cuivre vers LAR. Le chemin de fer national de la RDC a ainsi pu entamer à la fin de l’année dernière des travaux vitaux de réparation de la ligne ferroviaire congolaise reliant la frontière angolaise à Kolwezi, grâce aux fonds que LAR avait pu avancer. Sur une période d’un peu plus de trois ans, le concessionnaire angolais va allouer quelque 60 millions $ à la SNCC pour ce projet. Le représentant de LAR auprès de la SNCC de Kolwezi est Impala Terminals, la filiale logistique de Trafigura, qui dispose d’un entrepôt à côté de la voie ferrée où elle a installé des installations de chargement ferroviaire.

Trois fois plus rapide

Le premier convoi, transportant 1 100 tonnes de minerai, a été transporté par chemin de fer sur les 1 500 km entre Kolwezi en RDC et Lobito en Angola en seulement 8 jours. C’est trois fois plus rapide que le temps qu’il faut actuellement pour transporter des marchandises par rail entre Kolwezi et les ports de Durban en Afrique du Sud et de Dar es Salaam en Tanzanie. C’est pourtant depuis ces deux dernières villes que l’essentiel de la production de Kamoa-Kakula est actuellement expédié. L’année dernière, cela représentait environ 400 000 tonnes de cuivre.

Cette première phase logistique a été qualifiée d’expérimentale, l’accord entre Ivanhoe et LAR prévoyant une dizaine de convois, pour un total de 10 000 tonnes transportées. Le mineur canadien et le concessionnaire ferroviaire devraient ensuite négocier un accord pour des volumes plus importants, donnant à Ivanhoe la priorité sur les autres groupes cuivreux de Kolwezi, jusqu’ici plus prudents dans leur soutien au corridor ferroviaire.

Tiré d’Africa Intelligence

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