Les Mobondo: ces descendants des guerriers Yaka que les colons n’ont pu dompter(illustration vidéo)

Faut il négocier la paix avec les Mobondo qui résistent pour la protection de leurs terres dans l’ex province du Bandundu?

Le groupe armé « Mobondo » est né du conflit qui oppose Teke et Yaka, parti de litiges fonciers, qui a déjà fait au moins 300 morts en moins d’un an, selon Human Rights Watch. Ce mouvement, contrairement à celui de Bundu Dia Kongo au Kongo central semble indomptable. Il faut, en effet, remonter le temps pour comprendre qui sont ces jeunes prêts à mourir pour leur survie et la protection de leur environnement naturel.

Des vrais guerriers

Après l’union d’une partie du peuple Lunda de Katanga actuel (en exode) et une partie du peuple Kongo du Kwango actuel  à l’époque du Royaume du Kongo, apparue cette race des guerriers. Avant l’arrivée de ce groupe Lunda, YAKA était un titre d’honneur  attribué aux guerriers du Royaume Kongo. Les yaka (Attrapeurs des balles et des flèches).

Ainsi, ce peuple Lunda en exode rencontra les Kongo  affaiblis par l’oppression portugaise. Leur arrivée renforça le groupe Kongo du Kwango. L’union confirmée entre les lunda (Esi Lunda) en exode et les Kongo (Ba kongo) rencontrés , les deux peuples se nommèrent les YAKA (en lingala BAYAKA).

Ce nouveau peuple « YAKA » fut très organisé et le plus résistant face à la pénétration coloniale. Un danger pour les Colonialistes. Ils seront repoussés vers le Kwango du Congo Belge par les Portugais puis combattus encore  sans succès par les Belges. Ils seront négligés par l’administration Belge du Congo ,délaissés sans aucun développement et haïs. 

Fatigués d’être toujours poursuivis, les Bayaka  finiront par quitter Kwango et toute  la zone historiquement appelée Bandundu  et descendront petit à petit à pied à Kinshasa avant même l’indépendance, à partir de l’époque coloniale, sous forme d’exode.

Arrivés à Kinshasa, ils formèrent un  parti politique “LUKA”(L’union Kwangolaise pour la liberté et l’indépendance) qui incitera Lumumba à précipiter l’indépendance.

Ainsi, ils seront parmi les premiers « BAWUTA » (pluriel de « MOWUTA ») de Kinshasa et seront ainsi majoritaires occupant seuls certains quartiers comme:

Camp Luka, Masina, Kingasani, Kimbanseke, Bumbu, Ngaba, Kisenso, Lemba, Kingabua, Nsele, Mikonga, Mpassa. Et avaient leur marché « Wenze ya Bayaka »(Petit Marché des YAKA)

À la recherche d’une paix , ils préférèrent vivre à Kinshasa faisant n’importe quel travail , se contentant de n’importe quel salaire.

À l’époque le salaire était payé le 15 et le 30 du Mois. Alors on se moquait d’eux en disant « MUYAKA AZUI LE 15″(LE YAKA A REÇU SON SALAIRE DU 15 DU MOIS).

Venant de Bandundu , très simples et très soumis , les Kinois ne connaissant pas l’histoire des célèbres guerriers « YAKA » leurs ancêtres , ni pourquoi ils étaient haïs par les colonialistes , ils les appelaient des « YUMA » (des faiblards ) , BAWUTA  (des Venants).

Désormais YAKA ne sera plus un titre d’honneur mais MUYAKA deviendra une injure synonyme d’excès de simplicité et de saleté. Même les mamans injuriaient leurs propres enfants “MUYAKA”. C’est le manque de connaissance sur l’histoire des “ YAKA”.

Un peuple brillant

Aujourd’hui, l’on peut retrouver plusieurs de leurs descendants comme intellectuels et grandes autorités politiques et administratives. C’est le cas de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, du tout premier Secrétaire général au Numérique Mantobo Menetudia Bertin, de l’actuel vice ministre de la Justice et Garde des sceaux, Thadée Mambu, du professeur Thierry Nlandu, du haut fonctionnaire au budget et coordonnateur de FONABA, Narcisse Bambuta, etc.

Si c’est vrai que les balles tirées sur ces pauvres congolais par des militaires Fardc, leurs frères semblent ne pas avoir d’effets meurtriers, il y a de quoi négocier, surtout que les colons n’ont pu, avec tout leur arsenal militaire d’antan dompter ce peuple. Ce peuple guerrier mais non conflictuel mérite un traitement digne en plein 21e siècle après tout ce qu’il a subi sous la colonisation. Si non, il faudrait le catégoriser comme peuple autochtone meurtri.

Sam Nzita

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