Le Congo à l’ONU : Un corps sans âme, une délégation sans cœur et un gaspillage sans limites(Professeur Kakusu Jean d’arc Campbell)

Cette semaine, j’ai assisté à un spectacle désolant à l’Assemblée générale des Nations Unies : la délégation congolaise, l’une des plus importantes au monde en nombre de participants, était un corps sans âme, une coquille vide.

J’avais déjà utilisé la métaphore du Congo comme un corps sans cœur ni âme, incapable de respirer par lui-même, dépendant d’une machine pour survivre. Mon frère, l’honorable Bienaimé Nyamangyoku, avait réagi à cette image, peut-être blessé par la dureté de la comparaison. Mais à l’ONU, j’ai été confronté à la réalité de cette métaphore.

Des centaines de personnes composaient la délégation congolaise, mais les sièges du Congo restaient vides lors des conférences et sessions. Les rares fois où j’ai croisé des membres de la délégation, c’était dans des restaurants ou des boutiques, loin de la salle de conférence, où ils semblaient plus préoccupés par leurs propres plaisirs que par les intérêts du pays.

Le Congo, pourtant au cœur de nombreuses discussions, était absent. J’ai vu des pays comme le Soudan du Sud ou la Somalie, malgré les crises qu’ils traversent, se faire entendre grâce à des représentants compétents et engagés. Mais le Congo, lui, était désorganisé, dispersé et dépourvu de stratégie claire.

L’amour pour notre pays devrait nous pousser à agir avec conscience. Malheureusement, une nouvelle génération d’élites irresponsables et inconscientes semble se développer au Congo, ce qui est très dangereux pour le pays et sa réputation.

Trente ans de guerre et d’humiliations n’ont rien appris au Congolais. L’émotion, la passion et le fanatisme aveugle continuent de régner. À l’ONU, j’ai vu des touristes prendre des photos pour Facebook et Instagram, et non des experts défendant le Congo. C’est là, à l’ONU, que l’absence d’âme du Congo a été la plus criante.

L’image du Congo à l’ONU est un miroir de notre situation nationale : un corps sans âme, incapable de se battre pour son destin. Ce spectacle s’est d’ailleurs répété lors du voyage en Chine du Chef de l’État, avec une délégation de plus de 350 personnes. Imaginons un coût de 10 000 dollars par personne, cela représente un gaspillage colossal alors que le pays ne profite en rien de ces voyages sur le plan diplomatique. Ce n’est pas seulement une question d’absence d’âme, mais aussi d’un manque criant de sens des priorités.

La question se pose : comment peut-on prétendre aimer un pays que l’on ne défend pas, que l’on ne représente pas avec dignité et compétence ? L’image du Congo à l’ONU est un miroir de notre situation nationale : un corps sans âme, incapable de se battre pour son destin.

Professeur Kakusu Jean d’arc Campbell

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