6 octobre 2024

Le successeur de Mgr Monsengwo, Fridolin Ambongo: » la République Démocratique du Congo n’a pas seulement reculé, mais elle s’enfonce dramatiquement dans le chaos et la disparition »(vidéo )

« La RDC est un pays en faillite, un pays qui souffre et tous les signaux sont au rouge. Le peuple congolais ne sait plus vers quel saint se tourner« . Telle est la déclaration de l’archevêque de Kinshasa,  Cardinal Fridolin Ambongo Besungu invité de France 24.

Le prélat catholique a brossé un tableau très sombre de la situation actuelle de son pays, la République démocratique du Congo. Le successeur de Mgr Monsengwo se dit touché par la misère de son peuple et se demande ce qu’a fait le peuple congolais pour mériter tant de souffrance.

Sur France 24, le Cardinal Fridolin Ambongo  Besungu maintient sa déclaration d’il y a 6 mois que la République démocratique du Congo n’a pas une armée. Il soutient que le peuple souffre. Il a profité de ce plateau de télévision française à grande audience pour exprimer  son râle bol tout en appelant à la mobilisation de tous les congolais:
« La République Démocratique du Congo n’a pas seulement reculé, mais elle s’enfonce dramatiquement dans le chaos et la disparition ». Il a fustigé aussi l’indifférence de la communauté internationale qui ne fait assez alors qu’elle peut mettre fin à cette situation. Il demande à la même communauté de reconsidérer son calendrier de retrait de la Monusco au Nord-Kivu, une zone sous tension.
L’Archevêque métropolitain de Kinshasa se fait l’avocat d’un peuple sans boussole qui vit dans un environnement qui le dégoûte de plus en plus , un pays cédé aux expatriés qui ont le contrôle de toute l’économie du pays, tous les patrimoines de l’état, le commerce, la justice et contrôle la majorité des hauts gradés de la politique et de l’armée. Une anarchie totale !
Fridolin Ambongo Besungu souligne que la RDC est un pays en faillite où tous les indicateurs sont au rouge, particulièrement ceux liés à la situation sociale. Il a évoqué une économie en détresse et un peuple désemparé, ne sachant plus vers quel saint se tourner pour obtenir de l’aide. Il s’est interrogé à haute voix : « Qu’a fait le peuple congolais pour mériter autant de malheur ? Et pourquoi rien ne s’améliore ? ». 
Cette sortie médiatique intervient quelques mois après une accalmie observée entre le pouvoir incarné par le président Félix Tshisekedi et l’église catholique romaine du Congo conduite par le cardinal Fridolin Ambongo qui se tiraient , durant un temps,  à boulet rouge. Les deux dirigeants s’étaient rencontrés le 16 mai 2024 pour tirer leurs divergences au clair.

Contexte des tensions

En août 2023, lors de son séjour à Butembo, le Cardinal Ambongo avait critiqué l’efficacité de l’état de siège instauré dans l’Est du pays, déplorant la persistance des violences. Il avait également dénoncé l’organisation des élections par la CENI, qualifiant l’exercice de « gigantesque désordre ».

Le Cardinal avait également pris position contre la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires qualifiés de « traîtres ». Il avait alors déclaré : « Les grands traîtres à la patrie sont ceux qui sont au pouvoir ». Cette déclaration avait suivi une vague de critiques après l’annonce du gouvernement concernant l’application de la peine de mort.

Incidents récents

Le 13 avril 2024, le Cardinal Ambongo s’était vu refuser l’accès au Salon des Autorités de l’aéroport international de Ndjili, un incident qui avait suscité de nombreuses réactions. Le Cardinal avait finalement été accueilli dans le salon ordinaire avec un traitement approprié.

Quelques jours plus tard, le 28 avril 2024, Firmin Mvonde Mambu, Procureur Général près la Cour de cassation, avait ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du Cardinal Ambongo, l’accusant de « violenter délibérément les consciences » et d’inciter à la révolte contre les institutions.

Don Petit N’kiar

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