« La RDC est un pays en faillite, un pays qui souffre et tous les signaux sont au rouge. Le peuple congolais ne sait plus vers quel saint se tourner« . Telle est la déclaration de l’archevêque de Kinshasa, Cardinal Fridolin Ambongo Besungu invité de France 24.
Le prélat catholique a brossé un tableau très sombre de la situation actuelle de son pays, la République démocratique du Congo. Le successeur de Mgr Monsengwo se dit touché par la misère de son peuple et se demande ce qu’a fait le peuple congolais pour mériter tant de souffrance.
Contexte des tensions
En août 2023, lors de son séjour à Butembo, le Cardinal Ambongo avait critiqué l’efficacité de l’état de siège instauré dans l’Est du pays, déplorant la persistance des violences. Il avait également dénoncé l’organisation des élections par la CENI, qualifiant l’exercice de « gigantesque désordre ».
Le Cardinal avait également pris position contre la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires qualifiés de « traîtres ». Il avait alors déclaré : « Les grands traîtres à la patrie sont ceux qui sont au pouvoir ». Cette déclaration avait suivi une vague de critiques après l’annonce du gouvernement concernant l’application de la peine de mort.
Incidents récents
Le 13 avril 2024, le Cardinal Ambongo s’était vu refuser l’accès au Salon des Autorités de l’aéroport international de Ndjili, un incident qui avait suscité de nombreuses réactions. Le Cardinal avait finalement été accueilli dans le salon ordinaire avec un traitement approprié.
Quelques jours plus tard, le 28 avril 2024, Firmin Mvonde Mambu, Procureur Général près la Cour de cassation, avait ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du Cardinal Ambongo, l’accusant de « violenter délibérément les consciences » et d’inciter à la révolte contre les institutions.