Cher(e)s ami(e)s,
Beaucoup ont sollicité de savoir pourquoi j’ai décidé de m’abstenir à briguer un poste au sein du Bureau définitif du Sénat malgré mon “bon profil et mes considérables atouts”. Cette note est une tentative de réponse et clarification.
La politique en République Démocratique du Congo (RDC) est un défi de taille, un labyrinthe où les enjeux sont souvent obscurs et les motivations parfois cachées. En tant que citoyen engagé, j’ai acquis au fil des années des compétences, une expertise et une expérience, avérées et éprouvées, qui pourraient sembler idéales pour occuper un poste au sein du Bureau définitif du Sénat. Pourtant, malgré ces atouts indéniables, j’ai choisi pour cette fois ci de m’abstenir. Ce choix, loin d’être un acte de désengagement, est une réflexion profonde sur l’état de notre politique et sur l’impact que nous pouvons réellement avoir sur notre société.
Les méandres de la politique congolaise sont parsemés d’embûches et de complexités qui transcendent les simples rivalités partisanes. En effet, le mal qui ronge notre pays est profondément ancré dans des mauvaises pratiques qui semblent immuables. Ce constat peut décourager plus d’un, mais il est crucial de ne pas se résigner à l’inaction. En tant qu’élite, notre rôle ne se limiterait pas seulement à occuper des postes de pouvoir, mais à incarner un changement positif dans plusieurs domaines et secteurs d’activités de la vie nationale. En choisissant de m’abstenir, je veux affirmer que la véritable force réside dans notre capacité à questionner les systèmes en place et à envisager des alternatives constructives.
Je crois fermement qu’il nous faut une « masse critique » pour espérer renverser la tendance actuelle. Cette masse critique, constituée de citoyens informés et engagés, est essentielle pour impulser une émergence durable de notre pays. Il ne suffit pas d’avoir les compétences pour occuper un poste au Sénat ou ailleurs; il faut également une vision claire et un engagement sincère envers le bien commun. C’est en unissant nos voix et nos efforts que nous pourrons réellement changer les choses, plutôt qu’en nous dispersant dans des luttes de pouvoir.
Je viens de la Province du Maniema, dans le “Grand Kivu”. Comment peut on concevoir et paraître sérieux quand cinq sénateurs originaires de la province, dont un de l’opposition, peuvent rêver d’occuper 5 de 7 postes disponibles au Bureau définitif du Sénat? Le Sud Kivu fait de même avec ses deux candidats au poste du deuxième vice président du Sénat; et je peux énumérer tant d’autres cas pour d’autres provinces. Tout ceci n’est ni crédible ni sérieux. Étant presque tous (il n’y a que 4 Sénateurs d’opposition au Sénat) membres de l’Union Sacrée de la Nation (la Majorité), n’y a-t-il pas vraiment moyen de se coordonner et de ne proposer que ceux ou celles qui auraient le maximum de qualités et expériences pour se faire élire? Personnellement, en m’abstenant j’ai préféré ne pas ajouter de la confusion sur du désordre structurel et structuré.
Mon engagement envers ma province et mon pays demeure intact. Je continue de faire de mon mieux pour contribuer à une dynamique positive, que ce soit à travers des initiatives locales, des actions communautaires ou en soutenant des projets visant à améliorer les conditions de vie de mes concitoyens. Il est impératif de rappeler que le changement ne provient pas uniquement des institutions, mais également de la volonté collective de la population à s’impliquer dans les affaires publiques.
En conclusion, mon choix de m’abstenir de postuler à un poste au sein du Bureau définitif du Sénat est une décision réfléchie, ancrée dans la réalité complexe de la politique en RDC. Il ne s’agit pas d’un désengagement, mais d’une volonté de promouvoir une approche alternative qui privilégie l’engagement collectif plutôt que la quête de pouvoir individuel. La route vers une émergence durable est semée d’embûches, mais avec une masse critique et un engagement sincère de chacun, nous pouvons espérer voir surgir un nouvel horizon pour notre pays.
Nous sommes certes témoins d’un chaos grandissant, et il est vrai que cela peut sembler désespérant. Cependant, sommes-nous réellement aussi démunis ? Il est souvent dit que c’est dans les ténèbres les plus profondes que les étoiles brillent le plus intensément. Et il est indéniable que, malgré cette obscurité croissante, nous avons individuellement mais surtout collectivement la capacité d’aider à faire émerger ces étoiles. Au-delà des compétences et de l’expertise, c’est la passion et la détermination qui façonneront l’avenir de la RDC. Gloire au travail. AGISSONS! FAISONS DES BONS CHOIX !
Salut chez vous.
Sénateur Prof Luanga Mukela Faustin.
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