Musique : Pacheco, un monument de la musique latino-américaine mariné à la sauce Salsa(illustrations audios)

La vie, ce don de Dieu, passe si vite qu’il vaut mieux la croquer à pleines dents. Johnny Pacheco, dont nous dégustons l’un des tubes aujourd’hui,  est un flûtiste américain d’origine dominicaine. Reconnu comme l’un des pères fondateurs de la salsa, Johnny Pacheco, compositeur, chef d’orchestre et producteur, a joué un rôle déterminant dans la diffusion de cette musique née, vers 1950, au cœur des rues du Bronx et de Harlem, dans les quartiers hispaniques de New York, et dansée à travers le monde, d’Abidjan à Kinshasa, de Dakar à Yaoundé, , de Lagos à Pretoria, de Paris à Bangui, de Brasilia à La Havane, de Bruxelles à Malabo, etc. Né sous le nom de Juan Azarías Pacheco le 25 mars 1935 dans la ville dominicaine de Santiago de los Caballeros, Johnny Pacheco s’intéresse à la musique d’abord en écoutant jouer son père Rafael Azarías, clarinettiste et chef d’orchestre.

C’est en 1960 qu’il va connaître la consécration : en effet, cette année-là, il crée son orchestre, le Pacheco y su Charanga qui, dès son premier album, remporte un vif succès et participe à la diffusion de la pachanga – un mélange dansant de merengue et de congas originaire de Cuba, qui détrône le cha-cha-cha – et devient l’un des styles favoris des formations latino-américaines de New York. Le genre fera également école, en Afrique de l’Ouest, chez nombre de musiciens et de passionnés du son afro-cubain, tel Boncana Maïga, directeur musical de Las Maravillas de Mali, pour qui Pacheco est une référence. Une charanga étant un ensemble musical incluant piano, violon, violoncelle, güiro, clarinette, flûte, contrebasse et timbales. La salsa, quant à elle, est une “sauce” musicale marinée de sensualité et de magnétisme…

 

En fait, la salsa, telle que nous la connaissons aujourd’hui est un mélange culturel de rythmes d’Amérique Latine comme le son, le guaganco, la rumba, le mambo, le cha-cha-cha, la bomba, la plena, … avec des influences de rythmes américains tels le jazz, la soul, le blues, et de rythmes européens. Elle se danse de façon générale en couple mais également seul, laissant libre court à l’improvisation. D’ailleurs, il n’est pas rare de remarquer, sur les pistes de danse des capitales africaines ou d’ailleurs, une femme ou un homme pris(e) d’une transe soudaine, se lancer dans un jeu de jambes envoûtant, ponctué de déhanchés et de feintes du corps – à l’instar d’un footballeur -, de mouvements de bras harmonieux, pour communier, de la meilleure des manières, avec une bonne charanga, croquant ainsi la vie à pleines dents, alors même que de subtiles glissades entraînent tout son être dans une sublime exaltation corporelle… Bonne semaine à toutes et à tous.

José Nzau 

 

 

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