Kinshasa abandonné et méconnaissable : les congolais ont ils perdu le sens du beau et leur fierté d’antan ?(Vidéos)

Il a plu dans la nuit de ce vendredi 4 septembre à Kinshasa et l’on peut voir les dégâts que le passage de l’eau a pu occasionner dans plusieurs quartiers de ce mégapole de plus de 20.000 000 d’âmes.

Quand l’on parcours aujourd’hui les 24 communes de cette capitale, l’une de plus belles d’Afrique, il y a 40 ans, le spectacle n’est que révoltant. Déjà réputé comme la capitale la plus sale du monde, l’ancien Léopold ville ne ressemble à rien sauf à une ville fantôme, abandonnée et méconnaissable. Avec ses constructions anarchiques, ses routes détruites à souhait, des nids de poules partout même dans la prestigieuse commune de la Gombe, ses bistrots et églises à perte de vue dans les coins et recoins sans oublier les restaurants de fortune, communément, appelés  » Malewa » où l’on trouve à même la rue des ustensiles de cuisine, ses petits marchés, ses rivières remplies des déchets plastiques Kinshasa, cette capitale chantée et ventée par le musicien et poète camerounais Francis Bebey  n’est que l’ombre d’elle-même.

Une irresponsabilité énorme 

Lors de leur passage sur les ondes d’une radio de Kinshasa, la ministre de l’environnement, Eve Bazaiba et son collègue des Infrastructures, Alexis Gisaro qui avait reçu un gros financement sous le gouvernement Sama Lukonde, opération Kinshasa sans trou, les deux ont, tout simplement, ignoré cette situation en chargeant les autorités provinciales de l’époque de Gentiny Ngobila. Les autorités provinciales actuelles de Kinshasa, à leur tour, ont chargé le gouvernement central. Un vrai jeu de Ping-pong.

Un usager de la route très révolté a lâché : » ils passent, finalement, par où pour arriver dans leur lieu de travail ou pour faire le tour de la ville, nos dirigeants ? ». Un passager de répondre :

 » ils prendront des hélicoptères pour leurs gros cylindrées d’ici là avec ce délabrement des routes qui occasionnent des embouteillages

Une autorité politique de la place a reconnu que c’est à peine quand il a décidé de faire une marche de santé qu’il s’est rendu compte de l’état de délabrement de cette ville :

 » souvent quand l’on est dans un cortège, l’on ne se rend pas compte « , a-t-il confessé.

Incroyable mais vrai !

Quand l’on effectue, aujourd’hui, le tour des 24 communes de Kinshasa, l’on peut se rendre compte que plusieurs grandes artères ne sont plus praticables. C’est le cas des avenues comme Kalembe lembe dans la commune de Lingwala, où l’on retrouve le plus grand hôpital pédiatrique du pays. Cette avenue est déclassée depuis plus d’une année au vu et au su de tout le monde.

L’autre avenue, juste à côté, Nyangwe ressemble à un petit lac; à Gombe, l’avenue Flamboyant aussi est presque dans un même état avec son terrain de foot transformé à une fournière par le commandant de la police ville de Kinshasa suspendu, Kilimba Limba. Quand l’on se souvient de ce que fut cette avenue, même sous Kabila fils, l’on peut bien se dire que l’on n’est pas loin de la sorcellerie, comme l’a soutenu madame Tokwaulu Bernadette, l’ancien DG de la SNEL et activiste des droits humains dans l’un de ses messages sur twitter.

Celle-ci avait soutenu que la ville de Kinshasa devrait passer par une cure de délivrance parce que envoûtée par le monde mystique, d’où ces immondices et poubelles que l’on retrouve partout qui reflètent la présence des esprits mauvais qu’il faut chasser.

En effet, cette thèse peut paraître peu plausible et un peu taquin mais quand l’on se réfère à la sagesse biblique selon laquelle  » il faut un esprit saint dans un corps sain », il y a de quoi la soutenir parce que la saleté représente toujours une malédiction.

Que dire encore ?

Dès son arrivée aux affaires dans la capitale, l’actuel gouverneur, Daniel Bumba s’est lancé dans une campagne de salubrité mais qui a de la peine à décoller.

Il suffisait que deux journalistes et lanceurs d’alerte lui rappellent que c’est du déjà vu pour qu’il puisse se mettre à leur trousse.

« Etre homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde« (Antoine de Saint-Exupéry).

Don Petit N’kiar 

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