Affaire viol de Jacky Ndala : la presse congolaise aphone !

Le témoignage de Jacky Ndala, un jeune chroniqueur de musique et star de télévision en République démocratique du Congo et engagé en politique sur son viol dans les geôles de l’Agence nationale des renseignements, ANR après les révélations d’une certaine dame dont nous préférons taire le nom fait froid au dos.

Inconcevable qu’une personne de sa carrure, très fiero et imbu de lui même comme le connaissent les mélomanes kinois, toujours tiré à quatre épingles avec un français bien fignolé soit réduite à sa simple expression dans un régime dit  » État de droit ».

Voici un témoignage que l’on peut lire à travers les réseaux sociaux après que son bourreau, une dame communicatrice, communicateur, on ne sait comment définir toutes ces personnes qui ont gagné les chaînes de télévision TNT dans le pays de Lumumba ait fait des révélations, celle là même qui avait traité les femmes de l’est de prostituées ; l’on s’en souvient :

 

 » J’ai été humilié pendant tout le temps où j’étais au cachot de l’ANR, ils ont envoyé des gens me violer à tour de rôle, je ne me reposais pas, ils me violaient le jour , la nuit jusqu’à ce que le sang sorte de mon anus et même après avoir vu le sang sortir ils continuaient toujours à me faire mal, ils étaient nombreux, ils versaient leur sperme sur mon visage en se moquant de moi et en m’insultant , j’ai perdu plusieurs fois connaissance pendant qu’on me violait, aujourd’hui j’ai du mal à m’asseoir, j’ai une grosse déchirure à l’anus, quand j’essaie de m’asseoir j’ai très mal, je vais régulièrement à l’hôpital mais les médecins m’ont dit que mon anus a été gravement endommagé, désormais je dois prendre des calmants pour atténuer la douleur, je suis devenu dépendant des médicaments et je suis psychologiquement abattu.

Comme si cela ne suffisait pas , ils sont allés violer ma femme de la même manière, en la prenant chacun à tour de rôle, elle a aussi des déchirures devant et derrière, elle souffre, ils ont ruiné ma vie, qu’est ce que j’ai fait à ce régime pour mériter ça ?

Quand j’ai quitté la prison, je ne voulais plus que les gens me voient, j’avais honte de moi-même et je n’ai pas voulu raconter publiquement toute la torture que j’avais subi , mais curieusement c’est le régime qui décide de parler publiquement de ce qu’ils m’ont fait subir, Denise desauchoy a décidé d’en parler publiquement, c’est elle qui donne des détails de tout ce que j’ai subi en prison et ce qu’ils ont fait subir à ma femme, je n’ai pas beaucoup des choses à dire, Denise vous a déjà tout raconté et avec beaucoup d’orgueil, elle est fière de ce qu’ils m’ont fait, elle menace de faire la même chose à tous les opposants de leur régime, elle déclare que personne ne pourra l’arrêter, par ce qu’elle est membre du régime , elle agi pour le compte du régime, elle a beaucoup d’argent et aussi par ce qu’elle possède la nationalité Belge.

Je n’ai pas assez de force, je demande de l’aide à toute personne de bonne volonté, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, les ONG de droit de l’homme, qu’ils puissent se manifester pour m’aider à rendre justice et qu’ils viennent protéger l’opposition contre ce régime, les congolais sont en danger, je ne suis pas le seul à avoir subi le viol comme arme contre les opposants politiques, d’autres sont encore au cachot de l’ANR, ils subissent le même sort, je pense ici à Seth kikuni , il est en ce moment dans un très mauvais état ». 

Un témoignage, si c’est fondé, ne peut laisser toute personne sérieuse et consciencieuse aphone. Mais, seulement, voilà : les médias congolais, les journalistes qui ont envahi les réseaux sociaux avec des déclarations pour des postes à l’élection des animateurs de l’Union nationale de la presse congolaise, UNPC, il y a quelques jours n’en disent mot, presque pas des déclarations, même pas un article, même un pamphlet.

Les chevaliers de la plume ont ils oublié leur puissance, le quatrième pouvoir. Certains, curieusement, n’ont pas hésité à confesser leur impuissance : » je ne veux me retrouver dans les mêmes conditions. Qui va s’occuper de mes enfants ?, lâche l’un des journalistes congolais.

C’est ce que le chercheur congolais Delphin Bateko Moyikoli évoque dans sa tribune reprise dans nos colonnes aujourd’hui intitulée :

UNPC : les nouveaux élus, le metier du journalisme et les entreprises de médias en RDC se meurent en silence ! 

L’auteur de cette interpellation est clair: « Après plus de 64 ans d’indépendance de la République Démocratique du Congo, les médias congolais sont en perte de vitesse par rapport à d’autres institutions démocratiques, notamment le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Actuellement, le média congolais ne convainc personne, ne bouge personne et ne dérage personne ». L’auteur rappelle, expressément, aux professionnels des médias ce qui suit :

« Selon Raphaël Mpanu-Mpanu dans un article intitulé « Quel est le rôle de la presse ?, In : Congo-Afrique n°7 du Janvier-février 1962, souligne qu’aujourd’hui, la presse est devenue une véritable institution sociale, un “service public”, en ce sens qu’elle remplit une fonction d’intérêt général. Celle d’informer et d’éduquer la masse. Partant de cette mission, la presse est considérée comme « le quatrième pouvoir dans le monde après les trois pouvoirs classiques:exécutif, législatif et judiciaire. Dans la formation et l’éducation des masses, « la presse s’efforcera toujours de trouver la vérité et de présenter au public non pas les choses qu’on voudrait leur faire croire et connaître, mais la vérité de ces choses dans toute la mesure du possible. Ce qui fera de la presse » machine à fabriquer l’opinion publique. Jean-jacques Kande D’Zambulaté. Dans son article le quatrième pouvoir se conscientise, In : Journal Le Phare n°2178 du vendredi 26 septembre 2003, ecrit « La presse constitue donc, si elle est bien faite et parfaitement organiser, un pouvoir parmi d’autres pouvoirs qu’elle peut à loisir bousculer ou basculer ; elle peut même créer mais aussi anéantir incube et succube. C’est ainsi qu’elle considéré, au regard de ceux qui ne réussissent pas à l’amadouer ou qui ne parviennent pas à l’asservir, comme un élément dangereux à surveiller de près ».

Jacky Ndala n’est pas le seul à avoir subi ces atrocités. Les rares consœurs journalistes qui avaient fait un tour dans ces coins sans vie en avaient eu pour leur compte. Certaines n’ont plus presté comme journalistes. Elles pouvaient, timidement, confier leur calvaire à certains de leur. Elles étaient, profondément,  » déclassées ».

Difficile de croire qu’après l’avènement de la démocratie en République Démocratique du Congo et toutes les révisions des textes sur la liberté d’expression que toute la grande famille de la presse congolaise soit aussi aphone devant cette cruauté. Q’un confrère connu et pas le moindre,  puisque très suivi avant de s’engager en politique du côté de Moïse Katumbi soit tué vivant n’est pas acceptable. Où est passée la confrérie d’antan ?

Ce n’est pas Bonaparte qui disait: » Je redoute trois journaux plus que 100.000 baïonnettes »?
Et un vieux sage de réagir sur le calvaire de Jacky Ndala :

« Et alors, pourquoi et comment, dans ces conditions, solliciter et obtenir un siège au comité interministériel des droits de l’homme?

Don Petit N’kiar 

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