Dans la capitale Américaine, c’est une image que beaucoup n’osaient plus espérer : les ministres des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, main dans la main, entourés du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, signant un accord de paix au cœur même de la capitale fédérale américaine. Fruit d’une médiation intense menée par Washington, avec le soutien discret mais décisif du Qatar, ce traité vise à tourner la page de trois décennies de tensions sanglantes, alimentées par la résurgence des groupes armés tels que l’AFC/M23.
S’appuyant sur la Déclaration de principes du 25 avril dernier, l’accord prévoit une série de mesures ambitieuses : désarmement progressif des groupes armés, respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, protection des civils, retour des réfugiés, et même la création d’un mécanisme de sécurité conjoint fondé sur le CONOPS du 31 octobre 2024. Plus qu’un simple cessez-le-feu, il s’agit d’un canevas de réconciliation régionale sur fond de coopération économique.
Mais c’est la voix vibrante et lucide de Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères de la RDC, qui a marqué les esprits : « Nous ne voulons pas d’une paix d’élite nous voulons une paix réelle, vécue, partagée, construite avec nous. » Un appel poignant adressé aux femmes de l’Est du pays, aux déplacés, aux blessés de l’histoire. « Ce ne sont pas que des mots sur le papier, a-t-elle insisté. Ils doivent maintenant être traduits en actes – avec justice, responsabilité et volonté politique. »
Si le geste diplomatique est salué par la communauté internationale, les questions restent pendantes…
La paix est-elle enfin à portée de main ou ne s’agit-il que d’une trêve fragile ? Une chose est certaine : les regards sont désormais tournés vers le terrain. Car pour les millions de Congolais meurtris par les conflits, la vraie victoire ne se signera pas dans un salon diplomatique, mais dans la sécurité retrouvée de leurs villages, et la dignité restaurée de leurs vies.
Glad NGANGA