Vincent Karega toujours sur le sol congolais : à quoi joue Kinshasa ?

Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda à Kinshasa

La désescalade entre le royaume du Maroc et la République de Tunisie s’est soldée par un incident diplomatique très significative ce lundi : chaque pays a rappelé son ambassadeur. Le Maroc n’a pas supporté que l’un de ses ennemis les plus farouches puisse participer au TICAD 8 , cette rencontre entre le Japon et les pays africains à Rabat, la capitale Marocaine.

Le sommet Japon-Afrique (Ticad) qui s’est terminé dimanche à Tunis, avait commencé par l’annulation du Maroc. Rabat a annoncé, vendredi 26 août, le rappel de son ambassadeur à Tunis après que le président tunisien Kais Saied a accueilli le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario avant le forum Japon-Afrique. Tunis a répliqué le lendemain avec le rappel de son ambassadeur au Maroc. Le chef du Polisario, Brahim Ghali, a été accueilli vendredi à sa descente d’avion par le président tunisien Kais Saied, au même titre que les présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique (Ticad). Les deux hommes se sont ensuite entretenus dans le salon présidentiel de l’aéroport. 

Silence radio à Kinshasa
Cependant, entre Kinshasa et Kigali rien ne laisse voir un climat malsain entre les deux capitales alors que le chef de l’état congolais a déclaré tout haut devant ses homologues de la Sadc que son pays est victime d’une agression barbare de la part de son voisin, le Rwanda. L’on se souviendra qu’une forte mobilisation faite des marches avaient été organisées par des congolais à travers le monde et, plus particulièrement, à Kinshasa et à l’est du pays contre le régime agresseur de Kagame. La majorité des congolais avait demandé, alors, le départ de l’ambassadeur rwandais, Vincent Karega. Curieusement, trois mois après l’occupation de Bunagana, les plateaux de Minembwe et le bombardement des Parcs de Virunga, le même diplomate se vente toujours d’être un vrai Kinois plus que certains Kinois.

Qui est derrière Karega?

Alors que les congolais étaient prêts à en découdre avec le représentant légal de Paul Kagame à Kinshasa et que celui-ci avait même déclaré avoir déjà fait sa valise et qu’il n’attendait que la notification des autorités congolaises, eh bien, c’est du côté de Kinshasa qu’est venue l’accalmie qui s’est soldée par une mise en garde lui adressée par le vice premier ministre Eve Bazaiba à l’absence de Christophe Lutundula qui se trouvait au siège des Nations Unies : » au nom du chef de l’état… »
De son retour au pays, le vice premier ministre des Affaires étrangères qui s’était enflammé devant les caméras lors du point de presse organisé par le ministre des médias, Patrick Muyaya, au cours duquel certaines mesures encourageantes avaient été prises dont la suspension des vols de Rwand’Air sur le sol congolais mais qui s’est illustré par une théorie sans tête ni queue sur les relations diplomatiques. Pour lui, c’est très imprudent d’expulser l’ambassadeur du Rwanda de la République démocratique du Congo, car personne ne comprend ce qui se passe réellement dans ce domaine :

 » il ne faut pas voir les choses de loin », a-t-il conclu.

Réagissant à cette situation ambiguë qui laisse perplexe la majorité des congolais qui ne savent plus à quel saint se vouer, l’opposant Martin Fayulu avait déclaré tout haut que c’est un scénario joué en complicité avec le pouvoir de Kinshasa qui veut garder le pouvoir lui légué par ses parrains de l’empire Hima-Tutsi dont Museveni et Kagame.

Tout compte fait, il y a lieu de dire que rien ne peut encore justifier la présence de l’ambassadeur d’un pays agresseur sur le sol congolais surtout que certains accords commerciaux avaient été rompus selon un communiqué des autorités congolaises, si cela est le cas, quand on sait que certaines parties du territoire congolais sont entre les mains des agresseurs.

Un principe élémentaire des relations internationales reconnaît à tout pays souverain de rompre toutes relations diplomatiques dès lors que ses intérêts sont menacés. Le cas du royaume de Maroc en dit long.

La présence de Vincent Karega à Kinshasa apparaît comme une faiblesse du pouvoir de Kinshasa et une injure à la nation congolaise.
Sam Nzita

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