Dans une mise au point explosive, l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, aujourd’hui ministre du Commerce , Julien Paluku Kahongya, démonte, point par point, les contrevérités de l’ex-ambassadeur rwandais à Kinshasa, Vincent Karega. Entre révélations inédites et accusations étayées, c’est tout un pan de la crise dans l’Est de la RDC qui est exposé à la lumière.
C’est une déclaration-choc qui a traversé les cercles diplomatiques et sécuritaires comme une onde de choc. Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu (2007–2019) et actuel ministre congolais du commerce, est sorti de son silence pour répondre publiquement à Vincent Karega, ex-ambassadeur du Rwanda en RDC. L’Objectif étant, de mettre fin à ce qu’il qualifie de « mensonges diplomatiques» distillés par Kigali pour justifier une politique d’ingérence militaire sous couvert de lutte contre les FDLR.
« Je ne vous laisserai plus mentir au monde», attaque d’emblée Julien Paluku, avant de dérouler une chronologie troublante des faits qui met à nu le rôle présumé du Rwanda dans la résurgence volontaire des tensions à l’Est du Congo
Des vérités qui dérangent
Selon lui, entre 2007 et 2019, la province du Nord-Kivu a collaboré activement avec Kinshasa pour neutraliser les dernières poches des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda). Des efforts concertés qui ont abouti à plusieurs opérations conjointes, comme “Umoja Wetu” en 2009, où l’armée rwandaise a même été officiellement autorisée à opérer sur le sol congolais.
Le paradoxe ? Alors que la menace semblait quasiment éradiquée grâce aux actions coordonnées de la MONUSCO, du HCR et du gouvernement congolais plus de 12.000 FDLR rapatriés selon Karega lui-même un nouveau phénomène surgit : le recyclage des FDLR. Julien Paluku affirme, preuves biométriques à l’appui, que Kigali aurait cyniquement réinjecté d’anciens combattants sur le territoire congolais pour maintenir un prétexte d’intervention.
Un prétexte pour l’occupation ?
Derrière cette manœuvre, un objectif clair : justifier la présence militaire du Rwanda en RDC et servir ses intérêts géopolitiques et économiques. « Sans les FDLR, le Rwanda ne vit ni politiquement, ni économiquement, ni internationalement », assène Julien Paluku. Il évoque un agenda de prédation et de manipulation ethnique, comparable aux ingrédients qui ont conduit au génocide de 1994.
Une adresse personnelle à Vincent Karega
Dans un ton mêlant indignation, ironie et appel à la conscience, Julien Paluku rappelle que le Congo a tout offert à Karega : hospitalité, éducation, respect. Mais face aux propos récents de l’ex-ambassadeur, il l’invite à la décence, voire au silence :
« Tu devrais te taire face au malheur des Congolais. Ou, à défaut, expliquer à tes compatriotes la beauté du Congo et la générosité de son peuple. »
Un point final… pour mieux rebondir ?
Clôturant cette mise au point un 02 juillet symbolique, Julien Paluku promet que c’est sa dernière tribune sur le sujet… jusqu’à nouvel ordre. Et ce, après avoir salué la signature des accords de paix de Washington et réaffirmé la volonté de la RDC de neutraliser, une bonne fois pour toutes, les éléments armés instrumentalisés.
Un cri du cœur devenu acte politique
Cette sortie médiatique n’est pas une simple réaction d’orgueil. Elle sonne comme un appel au réveil des consciences africaines et internationales, et à la requalification de la guerre à l’Est du Congo comme un projet d’occupation planifié, et non une lutte contre des groupes rebelles résiduels.
Le ton est donné. La vérité congolaise aussi.
NGK