Tentative de déstabilisation des institutions de l’état : Nicolas Kazadi sur le banc des accusés

Nicolas Kazadi, Ministre congolais des finances

En séjour à Bruxelles où il prend part au sommet Union Africaine-Union Européenne, Nicolas Kazadi, Ministre congolais des finances est sur la sellette à Kinshasa à cause de sa dernière sortie médiatique en rapport avec la CENI qu’il accuse de sur évaluer ses dépenses et de surfacturation :

« Denis Kadima a demandé « 1,6 millions dollars pour les véhicules du bureau.

Nous nous sommes réservés de le faire, parce que la CENI nous a envoyé les prix 30 à 40 fois supérieurs que les prix pratiqués sur les marchés.

Nous avons préféré faire un paiement direct auprès des fournisseurs aux vrais prix.

Être à la base de retard dans le décaissement est un chantage que je vis au quotidien pour sortir l’argent sans contrôle adéquat.

Je suis pour le contrôle de l’IGF, y compris à la CENI. Les 3 processus électoraux ont coûté extrêmement cher et il y a eu très peu de contrôle.

Chaque fois que la CENI viendra avec des demandes, nous allons les regarder de près.

Juste après ces propos qui ont suscité beaucoup des réactions, la rapporteur de la CENI, Patricia Nseya n’a pas tardé à recadrer l’argentier de l’état en rejetant en bloc toutes ces allégations :

« La CENI ne peut pas organiser les élections avec les frais de fonctionnement et de rémunération. La CENI exige du gouvernement son autonomie financière. L’état actuel de son bureau administratif. »

Patricia Nseya, rapporteur de la CENI

Les dessous des cartes sur l’achat des véhicules

L’attitude affichée par l’ancien coordonnateur du projet 100 jours n’a pas laissé indifférent les congolais partout au monde dont un avocat en la personne de Me N’Sii Luanda qui écrit , in extenso, ce qui suit:

 » Il est claire qu’un ministre autre que Patrick Muyaya ne peut s’adresser à la presser au nom du gouvernement, sauf autorisation expresse du premier ministre. Le super ministre Nicolas Kazadi Nzuji des finances, en s’attaquant à la Ceni et à son président devant la presse, au nom et pour le compte du gouvernement de la république a commis une faute intentionnelle, à la fois administrative et politique. En réalité, Kazadi Nzuji a manqué de son obligation de réserve en tant membre du gouvernement de la république. Parlant de son message, voici ce que le ministre des finances Nicolas Kazadi Nzuji n’a pas dit devant la presse : la commission qu’il aurait reçue du fournisseur pour sa commande irrégulière des véhicules de la Ceni. Ce ministre, à en croire mes sources, il se fait passer en privé, pour le véritable premier ministre, doit savoir que le gouvernement de la république n’est pas la tutelle de la Ceni. Celle-ci n’a pas de tutelle. Le gouvernement de la République peut refuser de financer un quelconque projet de la Ceni pour une raison objective, mais le ministre national des finances Nicolas Kazadi Nzuji n’a aucun droit de faire des achats /approvisionnements en lieu et place de la Ceni, même sous quel prétexte que ce soit. Si ce qui se dit est vrai, même en sa qualité de véritable premier ministre (Nicolas Kazadi Nzuji), comme c’est le cas véhicules des 15 membres de la Ceni qui viennent d’être commandés par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Nzuji. En revanche, le gouvernement pouvait exiger logiquement de la Ceni trois factures pro forma des fournisseurs différents. Il est claire ici que l’intérêt pour ce ministre Nicolas Kazadi Nzuji dans cette opération est de profiter d’une commission à la commande auprès du fournisseur. Ça doit changer. Le premier ministre Sama Lukonde doit le sanctionner ou démissionner. Trop c’est trop« .

Une société privée familiale

Des révélations énormes et choquantes sont relayées dans les réseaux sociaux depuis le début de cette guéguerre entre les deux frères Kazadi dont l’un est président de la ce centrale électorale en la personne de Denis Kadima Kazadi et l’autre Ministre des Finances, Nicola Kazadi Nzuji, tous proches du Chef de l’état Félix Tshisekedi. Il ressort, noir sur blanc, dans les pièces jetés dans les réseaux sociaux que la société privée que propose le patron des finances congolais pour l’achat du charrois automobile de la CENI se révèle appartenir au jeune frère de l’accusateur du patron des élections :

Correspondance de la société SADA appartenant aux Kazadi

Au vu de toutes ces éléments, on peut directement déduire qu’il s’agit d’un conflit d’intérêt qui opposent les animateurs de deux institutions, toutes très stratégiques. Ceci peut facilement s’expliquer que c’est un alibi que Nicolas Kazadi, grand frère biologique de Jacky Kazadi N’duba, directeur général de la société SADA, a brandi ces accusations pour barrer la route à son frère qui n’a pas voulu accorder le marché d’achat des véhicules à un  » maseba » préférant CFAO, une firme étrangère mais très expérimentée dans le domaine.

Plusieurs observateurs qualifient l’attitude de Nicolas Kazadi d’une tentative de déstabilisation des institutions de l’état :

 » Une institution aussi stratégique comme la CENI ne peut être traitée de magouilles et devant tout le monde. Si déjà les acteurs de la centrale électorale tombent dans des détournements comme c’est le cas avec ce régime, à quoi ressembleront les élections qui doivent être crédibles ? Ce que le ministre des Finances vient de faire est une tentative de déstabilisation des institutions de l’état comme c’est le cas avec l’ancien Conseiller spécial du Chef de l’état en matière de sécurité François Beya. Il doit être entendu et mis au hors d’état de nuire », a commenté un ancien cadre de la CENI sous anonymat.

Il faut signaler que le très tonitruant Jules Alingete qui a senti l’odeur du blé n’a pas tardé à sauter sur l’occasion pour voir de près où vont ces millions. Lors de sa descente dans les installations de la centrale électorale ce mercredi 16 février, ce dernier a rassuré son président, Denis Kadima, de l’accompagner dans cette tâche difficile où il faut gérer des millions.

Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage!

Sam Nzita

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