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Politique

Soutiens aux rebelles du M23 : Paul Kagame et les fantômes belges

Depuis Kigali, le général Kagame semble voir des fantômes belges partout. Son doigt pointe Bruxelles pour tout : les sanctions internationales , les revers du M23, les tensions diplomatiques. Mais en frappant la Belgique, ce sont d’abord ses propres concitoyens qu’il touche.

Fermeture de l’école  belge à Kigali, interdiction de recevoir des aides  en provenance de Belgique : le président a lancé des pierres vers l’ancien colon, mais ce sont les pauvres, les veuves, les ruraux oubliés  et même les familles aisées  qui encaissent le choc. Un tir croisé dans lequel le peuple devient le dommage collatéral d’une colère d’en haut.

Pendant les cérémonies du génocide, Kagame s’est dressé seul, visiblement isolé. Aucun grand soutien occidental  à ses côtés. Et dans sa frustration, il a envoyé tout le monde “au diable” – la Belgique en tête.
Il lui reproche tout : des rapports accablants de l’ONU jusqu’au refroidissement avec Londres , oubliant que ce sont ses propres choix militaires au Congo  qui ont allumé les braises.

À Bruxelles, on n’a pas avalé l’implication du Rwanda aux côtés du M23. Et la présence d’instructeurs militaires belges en RDC, notamment à Kindu, semble avoir mis de l’huile sur le feu. Il se dit même que des drones — les yeux volants de la guerre moderne  — ont repéré la trace de soldats rwandais  appuyant les rebelles.
Résultat ? Des contre-performances du M23 sur plusieurs fronts.

Sur le terrain, ces combattants du M23, appuyés par Kigali, sont devenus des intrus dans les villes comme Goma et Bukavu. Leur brutalité  alimente le rejet populaire. Même des figures tutsies historiques comme Azarias Ruberwa prennent leurs distances. La machine de guerre  est en marche, mais elle tourne en rond dans une impasse politique .

Et malgré toutes les critiques adressées à Félix Tshisekedi et aux failles de son régime, le peuple congolais ne semble pas prêt à offrir son cœur à ceux qui viennent par les armes. Quoi que prétende Kagame, cette guerre n’est pas une invention de la Belgique. C’est une épine qu’il s’est lui-même plantée dans le pied.

Collette Braeckman

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