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Politique

Sortie médiatique de Bemba : la CENCO s’insurge contre des propos graves, dénonce une dérive dangereuse et s’étonne du silence assourdissant des institutions

Une vive tension secoue la sphère politique congolaise depuis la sortie tonitruante de Jean-Pierre Bemba, Vice-Premier ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement.

Accusant frontalement la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et certains leaders de l’opposition de « vouloir la mort du Chef de l’État », Bemba a jeté un pavé dans la mare. Une déclaration jugée aussi explosive que périlleuse, qui suscite une avalanche de réactions.

La CENCO, fer de lance moral et spirituel en RDC, n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué au ton tranchant, l’épiscopat catholique dénonce des « inepties » et fustige la « légèreté déconcertante » de Bemba, qu’elle accuse de multiplier les déclarations « gratuites et infondées », portant gravement atteinte à la réputation de l’Église catholique. Pour les évêques, le ministre Bemba joue un jeu dangereux qui menace la cohésion nationale et le vivre-ensemble, dans un pays toujours fragilisé par les crises récurrentes à l’Est.

Mais plus inquiétant encore, la CENCO pointe l’absence totale de réaction des institutions de la République face à ces propos graves. Elle s’interroge : « Où est l’Assemblée nationale ? Où est le Procureur général près la Cour de cassation ? » Allant plus loin, elle n’exclut pas de saisir la justice, une démarche inédite pour une institution qui, depuis des décennies, s’impose en vigie morale, parfois au grand dam du pouvoir en place.

Le rappel de l’ombre du passé est cinglant : « Veut-on ramener la RDC aux heures sombres de Kisangani ou de Kinshasa ? », s’interroge la CENCO, faisant allusion aux exactions attribuées aux troupes de Jean-Pierre Bemba dans les années 2000. Derrière cette interpellation, c’est tout un pan de l’histoire politique du pays qui ressurgit : celle de l’ex-chef de guerre devenu vice-premier ministre, et dont les prises de position restent, à ce jour, empreintes d’une lourde charge émotionnelle.

La polémique survient dans un contexte explosif, marqué par la persistance de la rébellion M23/AFC soutenue par le Rwanda, l’occupation de vastes territoires à l’Est du pays, et un climat politique sous tension. Alors que le régime de Félix Tshisekedi semble miser davantage sur des initiatives diplomatiques régionales et internationales, l’Église catholique aux côtés de l’Église du Christ au Congo (ECC) porte à bout de bras un « Pacte social pour la paix », initiative locale de médiation encore ignorée par les autorités.

La charge de Bemba sonne donc comme un coup dur porté à une dynamique de réconciliation nationale encore fragile. En tant qu’un de ténor de l’Union sacrée, proche du Président, Bemba choisit la confrontation là où l’heure exige l’apaisement. Pour de nombreux observateurs, cette sortie pourrait bien creuser davantage le fossé entre le pouvoir et les forces morales du pays, en particulier une Église catholique forte de sa légitimité populaire et de son enracinement historique.

La CENCO, fidèle à sa mission prophétique, appelle les Congolais à la vigilance et à ne pas céder à la manipulation, aux discours de haine ni aux menaces voilées. Elle réaffirme son attachement indéfectible aux valeurs de vérité, de justice, de dialogue et de réconciliation.

Dans les rues de Kinshasa comme dans les chancelleries diplomatiques, une question brûle désormais toutes les lèvres : Jean-Pierre Bemba est-il allé trop loin ?

NGK

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