Sortie de crise à l’Est: pas de miracle à attendre de la communauté internationale

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU viennent de boucler leur mission en République Démocratique du Congo où ils ont séjourné entre les 9 et 12 mars 2023. Cette délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a, clairement, rappelé, comme le président français Emmanuel Macron et dans des termes non voilés, ne pas être porteur d’un miracle pour la sortie de crise dans l’Est de la RDC. Ils ont appelé les autorités congolaises à leur responsabilité:
«Je tiens à insister là-dessus, les Nations Unies ne peuvent pas tout faire, elles ne sont pas en charge de tout, les autorités de la République Démocratique du Congo sont également en charge, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo sont chez elles aussi. Donc c’est une responsabilité qui leur incombe, les Nations Unies sont là pour aider, il n’y a pas de solution magique, ce ne sont pas les Nations Unies qui vont régler toutes seules les problèmes », a indiqué Nicolas de Rivière, ambassadeur de France au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Vers un dialogue
Alors que Kinshasa se montre encore réticent par rapport à l’option incontournable de négociations, le représentant de la France à l’ONU confirme que le dialogue est la seule issue pour une paix durable dans l’Est de la RDC :

«C’est clair, il faut une négociation politique, une solution sécuritaire» mais, insiste-t-il, «n’attendez pas des Nations Unies qu’elles règlent des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises ».

Pas des sanctions contre le Rwanda


Contrairement à ce que le gouvernement congolais attendait de cette délégation pour baliser la voie pour d’éventuelles sanctions contre le Rwanda, rien de tel n’a été prononcé:
«Il est important que les groupes armés cessent leurs activités, que tous participent au processus politique. Que les groupes armés étrangers se retirent et que les groupes armés soutenus par l’étranger se retirent aussi et que la paix revienne enfin en RDC», a dit, à ce propos, Nicolas de la Rivière, interrogé vendredi par radio Okapi.
Concernant les incursions de l’armée rwandaise sur le territoire congolais aux côtés des «terroristes» du M23, l’ambassadeur de France à l’ONU a indiqué que le dossier est déjà en examen au niveau du Conseil de sécurité:

«Il est clairement établi qu’il ya des incursions du Rwanda au Nord-Kivu, ce qui n’est pas acceptable», a-t-il souligné, dimanche en conférence de presse à Goma.
Michel-Xavier Diang, représentant permanent du Gabon au Conseil de sécurité, a, cependant, apporté une nuance : « Nous devons aider la République Démocratique du Congo à faire face à la crise humanitaire causée par l’exploitation illicite de ses richesses».


A noter que la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies a été reçue en audience à la Cité de l’UA par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en présence de la cheffe de la Monusco, Mme Bintu Keit:
«Bienvenue au Congo, pays agressé», leur a lancé le Président Tshisekedi Tshilombo, après avoir serré la main de chacun des membres de la délégation.
Une interpellation directe du chef de l’état Félix Tshisekedi à ses hôtes pour exprimer son souhait de les voir se mettre en œuvre pour mettre fin à cette aventure rwandaise qui n’a fait que top durer.

Sam Nzita

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