Société : difficile de trouver une bière bien « tapée » à Kinshasa faute d’électricité

Les disciples de Bacchus ont de plus en plus du mal à se la couler une bière bien douce et froide aux heures perdues de leur détende.

Plusieurs clients retrouvés dans les bistrots qui pullulent comme des champignons à Kinshasa ne cessent de se plaindre sur le manque de fraîcheur de la gamme des bières proposées par les deux grandes brasseries de tous les temps.

On attend souvent des clients lancer:

 » oyo bock ya glace, elengi ata muke te », pour dire:  » C’est la bière qui vient du fond des glaces , ce n’est pas du vrai, ce n’est pas la bière bien froide, bien « tapée tirée d’un congélateur en rotation ».

Nganda Base ya nzete

De la commune de Bandalungwa, en passant par la direction Saio dans la commune de Kasavubu, un coin de prédilection et plus en plus attrayant des « bockeurs », jusqu’au couloir Madiankonko à Matonge, sans oublier chez ya Ntamba sur l’avenue Nyangwe vers le rond point des Huileries, chez Tchetche à Lemba, Libulu ezanga suka à Kisenso, cette denrée pas si rare manque, désormais, sa marque d’antan:  » la saveur dûe à la fraîcheur : » mboka ebebi ya solo, n’a ba bocks ezo lata lisusu kazaka te« , commente un vieux habitué du « club mille ans », qui va jusqu’à confirmer que rien ne va, effectivement, dans le pays comme dit, aujourd’hui, tout Kinois qui se respecte. Pour lui, même la bière ne sait plus porter sa belle robe, la fraîcheur.

Certains tenanciers justifient cette situation par des délestages et coupures intempestives de l’électricité :

 » il est très rare que l’on fasse 24 heures avec de l’électricité, s’explique le gérant du club 155 sur l’avenue Kabambare, non loin de l’avenue des huileries. Un commentaire n’a pas tardé à venir du côté d’un client qui a entendu le gérant :  » avec tout ce que nous faisons entrer comme argent chaque jour, vous ne savez pas nous trouver de la bière bien tapée venue des congélateurs tous neufs? »

Il faut dire que certains débits de boissons ont instauré un service bien différente d’anciens bars en servant dans les sauts avec glaçon. Pour les vrais consommateurs, cela ne remplace en rien une bière tirée d’un réfrigérateur :

 » entre cette bière et celle de nos bars d’antan, il y a pas match. Celle a tout perdu de sa saveur. On ne peut pas enchaîner trois godets à cet état« , fait remarquer un client.

Il faut noter que ce constat amer est fait même dans certaines boîtes de nuit où la clientèle se plaint de la même chose alors que le prix pour une bière nage entre 5 à 10$, la bouteille :

 » C’est mieux chez le petit « Angine » à Bandal qu’ici. Avec 2500 FC, on se la coulerait douce avec une bouteille bien tapée », commentent deux amis qui se retrouvent dans une boîte de la place.

Une boîte de nuit de Kinshasa

Curieusement, les Kinois n’ont pas séché leur cure journalière de bière, bien au contraire, le nombre des bistrots ne fait qu’augmenter. C’est comme s’il y avait la fête chaque jour dans cette capitale africaine centre des « ambianceurs » et « sapeurs », comme disent bien les mêmes Kinois : » mboka elengi« 

Don Petit N’Kiar

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