Silence Kinshasa, l’Est se vide!

Alors que l’on assiste à des mouvements de marche pour ce mercredi 15 Septembre à Kinshasa par des mouvements associatifs et  partis politiques de l’opposition, afin de   s’opposer à certains projets de loi dont ceux en rapport avec la loi Tshiani sur la nationalité congolaise exclusive de tout prétendant à la présidence de la République,  la désignation des membres du gouvernement et le risque de glissement de l’actuel président et autres, de l’autre côté du pays de Lumumba,  au Nord-Est et précisément au Nord-Kivu et Ituri, des voix se lèvent pour dénoncer les tueries en cascade et de manière organisée observée depuis la proclamation de l’état de siège.

C’est à cet effet que  des journées d’inactivité sont observées dans la ville de Beni pour dire non à ces tueries qui n’ont rien d’autre explication qu’un génocide contre le peuple congolais.

Nimembwe en processus d’annexion

Un congolais averti a alerté toute la nation sur une éventuelle annexion du territoire de Minembwe, au Sud-Kivu, par le pouvoir Rwandais.

Ce dernier démontre, dans un long message lancé dans les réseaux sociaux, comment la carte géographique de la République démocratique du Congo est en train d’être falsifiée par les ennemis du Congo.

A Uvira, dans la même contrée, un ministre en fonction à Kinshasa d’origine nyamulenge, a tenté d’imposer par la force un chef coutumier en lieu et place d’un membre de la lignée royale. Ce qui a suscité des troubles durant quelques jours la semaine dernière. Aux dernières nouvelles, ce ministre qui multiplie des réunions de cette communauté dans sa résidence, crie haut et fort que ce poste avait été promis à sa communauté par le régime de Tshisekedi.

Dans sa dernière déclaration, la semaine dernière, le Prix Nobel de la Paix, Dr Mukwenge, a encore dénoncé les massacres et les déplacements des milliers des congolais  perpétués dans l’Est du pays. Il a demandé au Chef de l’Etat qui passera devant le Conseil des Nations-Unies dans quelques jours, d’exiger la mise en place d’un tribunal spécial pour la Rdc, afin que les états comme des individus impliqués dans les massacres à l’est soient condamnés et que les victimes aient droit à une réparation.

Silence radio à Kinshasa

Devant ce tableau aussi sombre, le pouvoir de Kinshasa semble ne pas être au courant de ces massacres et ne veut, nullement, citer l’agresseur par son nom.

A ce sujet, le député national honoraire du Nord-Kivu, Paluku Sikumbili , élu de Beni, ne cesse de crier tout haut qu’il n’y a pas des présumés Adf-Nalu mais des réfugiés rwandais venus de la Tanzanie et déversés par Kagame dans la partie Est de la Rdc où ils sont en train de raser des villages entiers pour prendre possession des terres congolaises. On se souvient aussi de l’alerte du Cardinal Fridolin Ambongo après son dernier périple dans cette partie du pays. Le premier berger de l’Eglise corps du Christ du Congo avait dénoncé à travers les médias la balkanisation de la Rdc par l’épuration des populations entières. Ce qui lui a valu une flagellation à ciel ouvert de la part des proches du Chef de l’Etat qui ont même intenter à son intégrité physique en tentant de s’introduire au siège de l’Archevêque de Kinshasa situé en pleine commune de Limete, non loin de l’Université Catholique du Congo, UCC.

A propos de la réparation des crimes de guerre commis en  République Démocratique du Congo et  victimes des affres de la guerre d’agression, le politologue congolais Ferdinand Mushi Muguma note non sans raison ce qui suit : « plutôt que de radicaliser ses revendications et de parler tête haute, l’Etat congolais, depuis les Accords de Lusaka et ceux de Sun City, n’a fait que lâcher du lest et tout abdiquer sans demander réparation ».

A Kinshasa la poubelle, la population est plus préoccupée par les discours fallacieux des politiciens qui ont prouvé à la face du monde leur immaturité et leur incapacité de parler un même langage pour le bien être de la nation en danger. Chose grave, alors que l’Est se vide, à Kinshasa, l’heure est aux affrontements internes entre les militants de l’opposition incarnée par Martin Fayulu et les combattants de l’Union sacrée de la nation, disons, de l’Union pour la démocratie et le progrès social. Pire encore, dans les rues et quartiers de la capitale c’est presque la fête chaque jour avec des bistrots éparpillés partout mêmes dans les bâtiments administratifs des institutions de l’Etat où la boisson alcoolisée est servie aux petites heures de la journée.

Que dire encore ?

Le spectacle est tout à fait désolant quand on voit un si grand pays aux potentialités énormes et envié de tous se laisser prendre par ses voisins, jadis, trop faibles sur tous les plans.

Le Grand Congo est devant un danger de balkanisation de plus en plus évident. Certains observateurs ont même déclaré que le Congo Kinshasa a donné la possibilité à ses  anciens agresseurs de l’assommer : «  Jamais le Congo n’a été aussi faible », s’exclama un  vétéran de la guerre d’agression Burundo-Rwando-Ougandaise de 1993.

Certains ont même évoqué la déclaration de M’zee Laurent Désiré Kabila qui, en dénonçant l’injustice de la communauté internationale sur l’agression du Congo par ses voisins de l’Etat, déclara que certains dirigeants des pays voisins avaient besoin d’un président faible pour avoir accès aux richesses du Congo.

Qu’à cela ne tienne, les congolais devraient faire preuve d’un sursaut de nationalisme à l’exemple des pères de l’indépendance, de M’zee Laurent Désiré Kabila, Floribert Chebeya, Général Bahuma, Mamadou Ndala et autres vaillants congolais pour prendre leur destin en mains et ne pas vouloir céder aux intimidations de  ses ennemis. Tout congolais ne devrait pas, en ce moment où ses ennemis sont plus que déterminés à achever leur salle besogne, baisser les bras et céder à l’annexion d’une portion des terres congolaises : « la guerre s’avère, effectivement, longue et populaire », comme l’avait prédit  M’zee Laurent Désiré Kabila.

Sam Nzita  

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