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Sida : Un quatrième patient guéri grâce à une greffe de moelle osseuse

Il est désormais l’Homme le plus âgé guéri du VIH. À 66 ans, ce patient surnommé « City of Hope”, en référence au centre où il a été soigné le City of Hope Hospital, basé à Los Angeles, est en rémission. Il était atteint du sida depuis 31 ans. « Quand j’ai été diagnostiqué séropositif en 1988, comme beaucoup d’autres, j’ai pensé que c’était une condamnation à mort, a expliqué le patient « City of Hope” en préférant toujours rester anonyme. Je n’aurais jamais pensé que je vivrais pour voir le jour où je n’aurais plus le VIH”.

Rémission de la leucémie et du VIH

Cet exploit est dû à une greffe de moelle osseuse qu’il a reçue en 2019 pour, initialement, traiter une leucémie. Mais les cellules souches du donneur avaient une mutation rare : il manquait une partie du gène CCR5. Un manque plutôt positif car elle rend les personnes résistantes au VIH. Ainsi, en mars 2021 le patient a arrêté de prendre son traitement à base d’antirétroviraux. Depuis, il est en rémission de sa leucémie mais aussi du VIH.

Ce patient est le quatrième dans le monde en rémission du sida. Le premier était à Berlin en 2011, un deuxième à Londres en 2020. Tous les deux avaient, comme le patient « City of Hope”, eu des greffes de la moelle osseuse mais la différence est que les cellules souches étaient génétiquement modifiées pour bloquer l’implantation du VIH dans leur organisme.

Du sang du cordon ombilical

Enfin, cette année, une troisième patiente a été guérie du VIH, à New York. Elle avait eu des cellules souches qui venaient du sang de cordon ombilical pour traiter sa leucémie. Un traitement jugé innovant et prometteur par la communauté scientifique car il est beaucoup plus facile d’avoir du sang de cordon ombilical que des cellules souches pour des greffes de moelle osseuse.

Une preuve

Parce que ce patient (« City of Hope”) était le plus âgé des quatre patients à recevoir une greffe de cellules souches, a vécu le plus longtemps avec le VIH avant sa greffe et a reçu le moins de traitement immunosuppresseur, nous avons maintenant la preuve que si le bon donneur de cellules souches est trouvé pour ces patients vivant avec le VIH qui développent des cancers du sang, nous pouvons utiliser des options de chimiothérapie plus récentes et moins intensives pour tenter d’obtenir une double rémission, explique le Pr Jana Dickter, associée de City of Hope à la Division des maladies infectieuses. Cela peut ouvrir de toutes nouvelles opportunités pour les patients âgés vivant avec le VIH et le cancer du sang”.

Le VIH, une IST

Le VIH est à l’origine du Sida, maladie aussi appelée « syndrome d’immunodéficience acquise ». Il s’agit d’une pathologie qui détruit les défenses immunitaires des personnes qui en sont atteintes. Elle fait partie aussi des infections sexuellement transmissibles (IST), c’est-à-dire des infections qui sont dues à des bactéries, virus et parasites transmis par voie sexuelle. Selon l’Assurance maladie, la fréquence des IST est en augmentation en France, sauf pour le VIH dont le nombre annuel de découvertes de séropositivité est stable depuis 2007.

Mais rien n’est acquis : selon le rapport 2022 de l’Onusida, publié à l’occasion de l’ouverture de la Conférence internationale sur le sida, à Montréal, au Canada, la lutte contre le sida est actuellement freinée par les crises mondiales. La prévention et l’accès aux traitements ont été perturbés par la crise sanitaire de la Covid-19 tandis que la guerre en Ukraine et la crise économique entraînent une baisse des moyens.

Par Diane Cacciarella (pourquoidocteur.fr)

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