Ce mercredi 18 juin, la scène politique congolaise fait écho de la démission fracassante de Constant Mutamba. Les journaux congolais, unanimes, consacrent leurs colonnes à ce tournant dramatique au sommet du ministère de la Justice, tandis que se profile déjà une nouvelle échéance au sommet de la Cour constitutionnelle.
Clap de fin pour Constant Mutamba
Mardi 17 juin, après un entretien houleux d’environ une heure avec le président de la République, Félix Tshisekedi, le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a présenté sa démission. Le Potentiel révèle que cette décision marque un tournant majeur dans la crise politico-judiciaire qui secoue Kinshasa depuis plusieurs semaines.
D’après Mediacongo.net, le chef de l’État a accepté cette démission. L’homme fort à l’origine du réquisitoire contre Joseph Kabila voit ainsi sa carrière ministérielle brutalement interrompue. Son implication dans la levée des immunités de l’ancien président aurait accéléré sa disgrâce.
Pressions, isolement et chute annoncée
Pris entre les feux croisés du procureur général Firmin Mvonde et lâché par ses soutiens politiques, Mutamba s’effondre comme un château de cartes, commente Eco News. Pour La Prospérité, il quitte la scène « par la petite porte », éclaboussé par des accusations de détournement de fonds publics, alors qu’il était encore candidat à la présidentielle de 2023.
Le quotidien rappelle que Mutamba était vu comme le visage du renouveau politique, une figure de la jeunesse montante, avec une posture tranchante contre la corruption. Mais les fractures internes et les tiraillements institutionnels auront eu raison de lui.
Réformes avortées et justice en attente
Selon la Tempête des tropiques, malgré un mandat court, l’ex-ministre aura piloté plusieurs réformes judiciaires majeures. Mais sa chute brutale laisse un goût amer. L’avocat Jean-Marie Kabengela appelle désormais à un procès public et exemplaire, pendant que Congo Nouveau signale que le dossier Mutamba est déjà en route vers la Cour de cassation.
Forum des As, plus sévère, estime que cette chute était prévisible, le décrivant comme une incarnation des illusions perdues de la lutte anticorruption.
actualité.cd, de son côté, informe que Mutamba se mettra à la disposition de la justice, conformément à l’instruction judiciaire en cours.
La Cour constitutionnelle à l’aube d’un nouveau chapitre
Pendant que la Justice fait sa mue au niveau ministériel, un autre chantier s’ouvre au sommet de la magistrature. L’Agence congolaise de presse (ACP) annonce que l’élection du nouveau président de la Cour constitutionnelle aura lieu ce vendredi 20 juin 2025, au cours d’une assemblée plénière de cette haute juridiction.
D’après La Prospérité, Dieudonné Kamuleta Badibanga, président sortant, a adressé une correspondance officielle à Félix Tshisekedi, en sa qualité de Magistrat suprême, confirmant la tenue de ce scrutin décisif pour l’équilibre des institutions.
Entre départ précipité d’un ministre symbolique et transition au sommet de la Cour constitutionnelle, cette mi-juin 2025 illustre une fois de plus l’instabilité et la tension qui règnent au cœur du système judiciaire congolais. Le pays est suspendu à un double verdict : celui des urnes judiciaires, et celui de la vérité judiciaire.
NGK