Ouvrons ce tour de l’actualité en tournant nos regards vers Luanda, où devaient débuter ce mardi des négociations directes entre le gouvernement congolais et la coalition AFC/M23. Mais alors que Kinshasa confirme sa participation, les rebelles, furieux après les sanctions européennes annoncées lundi contre leurs dirigeants et certains dignitaires rwandais, menacent de boycotter les pourparlers, rapporte Eco News. Un coup de théâtre qui fragilise encore un processus de paix déjà laborieux.
Selon Mediacongo.net, l’Alliance Fleuve Congo a officialisé son retrait des discussions, dénonçant les sanctions de l’Union européenne comme un obstacle majeur aux négociations. Pourtant, rappelle Ouragan, le mouvement rebelle avait initialement salué l’annonce des pourparlers et s’apprêtait à envoyer une délégation à Luanda. Ce revirement brutal alimente les interrogations sur les véritables intentions du M23 et de ses soutiens.
Dans son analyse, Le Potentiel estime que cette volte-face met en lumière l’influence du Rwanda sur le M23. Un retrait qui pourrait être perçu comme une manœuvre politique du président Paul Kagame, désormais pris au piège de son propre jeu. Pendant ce temps, la RDC maintient sa position : elle sera bien présente à Luanda, confirme l’Agence congolaise de presse, soulignant que ce n’est pas la première fois que Kigali fuit une issue diplomatique, rappelant l’absence remarquée de Kagame à Luanda en décembre dernier.
Sanctions européennes : un coup dur pour Kigali et l’AFC/M23
À l’origine de ce séisme diplomatique, des sanctions individuelles de l’Union européenne contre des hauts responsables rwandais, dont Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales rwandaises opérant à l’Est de la RDC, rapporte Actualite.cd. Une décision qui cible huit personnalités civiles et militaires, congolaises et rwandaises impliquées dans l’escalade du conflit.
D’après l’Agence congolaise de presse, ces sanctions interviennent après la bataille sanglante pour le contrôle de Goma, qui a coûté la vie à 7.000 Congolais. Un signal fort de Bruxelles, qui marque un tournant dans la crise sécuritaire en RDC. Pour Eco News, cette décision pourrait redistribuer les cartes du conflit, car parmi les personnalités sanctionnées figurent trois hauts gradés de l’armée rwandaise et Francis Kamanzi, le patron de l’Office rwandais des mines, un secteur clé pour l’économie de Kigali.
Glad NGANGA