Revue du lundi 22 Mai.

Plusieurs journaux parus ce lundi 22 Mai 2023 reviennent sur la répression de la marche de l’opposition samedi dernier à Kinshasa.

Africanews signe que des militants d’opposition qui commençaient à se rassembler samedi dans un quartier populaire de Kinshasa pour une marche autorisée ont été violemment dispersés par la police qui leur reprochait de n’avoir pas respecté l’itinéraire établi par les autorités en République démocratique du Congo.
Une grosse centaine de manifestants se tenaient sur Kianza, une artère stratégique du centre de la capitale, une heure avant le début officiel de la marche, scandant des slogans hostiles au président Félix Tshisekedi, a constaté une équipe de l’AFP. Ces manifestants sont venus répondre à l’appel de quatre candidats opposants déclarés à la présidentielle de décembre.

« C’est très triste »
« La vie est devenue intenable, regardez comment le volume du pain a baissé. Nous réclamons le changement au Congo, un changement social », a déclaré Bindanda Bilisi, père de six enfants.
Des dizaines de policiers anti-émeute sont arrivés à bord de leurs véhicules, la tension est rapidement montée et la police a lancé des gaz lacrymogènes et procédé aux interpellations musclées d’au moins une dizaine de personnes.

Radio okapi.net note pour sa part que le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege a appelé, samedi 20 mai, à des poursuites contre les auteurs des actes de repressions lors de la marche de l’opposition, organisée à Kinshasa.

Il a lancé cet appel dans son compte twitter :

« Nous appelons à des poursuites et sanctions contre les agents de la police ayant commis des exactions et exhortons les autorités à garantir les libertés fondamentales des citoyens à se réunir, à s’exprimer et à manifester pacifiquement, qui sont cruciales dans une société démocratique ».

Denis Mukwege s’est également dit choqué par les violences policières, y compris sur des enfants sans défense, et le climat de répression au cours de cette manifestation pourtant pacifique.

Il est d’avis que l’Etat qui dénie à ses citoyens leurs libertés fondamentales à la veille d’élections générales risque une dérive dictatoriale.

« Certainement à l’excès, la prestation des policiers congolais le samedi 20 mai à Kinshasa rappelle les exactions subies par les Congolais sous le régime précédent. Avec accent aigu d’une police qui déploie des biceps en surnombre sur un gamin de moins de 14 ans », déplore La République.

Pourtant, fait remarquer le journal, la marche de l’opposition passe pour la première expression démocratique depuis la prise du pouvoir par Félix Tshisekedi, qui s’est toujours voulu chantre de la liberté d’expression.

Il note « la détermination de la majorité au pouvoir de puiser dans les formules de ses prédécesseurs pour affronter les échéances électorales en filigrane ».

Même son de cloche de la part de Congo Nouveau, qui constate que Félix Tshisekedi a ainsi raté son tout premier rendez-nous avec son destin de démocrate :

« Pour la première fois en cinq ans de mandat comme Président de la République, et à quelques encablures du renouvellement éventuel de son bail, le fils du Sphinx, figure de proue du combat pour la démocratie et le progrès social, devait faire face à la première grande revendication politique sur des questions de la vie et la survie de ses concitoyens ».

Selon le tabloïd, le régime Fatshi a prémédité un déni, voire un assassinat de la démocratie.

Utilisation des enfants

A propos de cette marche, La Prospérité interpelle tous les acteurs politiques sur l’utilisation des enfants dans leurs manifestations :

« Des images d’un des enfants interceptés sur le lieu de la marche donne à penser que les lois et les règles de jeu sont encore loin d’être respectées en RD. Congo (…) Autant, il faut condamner les policiers, auteurs des actes et de toutes les autres bavures dont certains sont aujourd’hui aux arrêts, avant de répondre de leurs actes devant la justice. Autant, il faut condamner aussi les acteurs politiques, toutes tendances confondues, qui s’illustrent dans le recrutement des enfants (mineurs d’âge) ainsi que des Kulunas à des fins de grossir les rangs pour se donner de la grande taille à l’aune des manifestations de rue ».

Ngobila accuse Katumbi, Matata, Fayulu et Sesanga

La Tempête des Tropiques signale par ailleurs la plainte de l’Hôtel de Ville de Kinshasa compte déposer ce lundi 22 mai contre les organisateurs de la marche ayant débouché sur des incidents très déplorables :

Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (EciDé) de Martin Fayulu
Ensemble pour la République de Moise Katumbi
LGD de Matata Ponyo
Envol de Delly sesanga.
Ils sont accusés de non-respect de l’itinéraire officiel de la marche. « Du fait de cette manifestation, c’était plus retenu la répression musclée contre les manifestants que le non-respect des consignes sécuritaires », déplore le quotidien.

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