Rentrée scolaire du 4 octobre : Tony Mwaba fait régner l’hystérie à tous les étages

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Actuellement en bas de l’échelle des valeurs, le sous-secteur de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, que pilote le ministre Tony Mwaba Kazadi, est marqué ces jours par une incertitude structurelle déstabilisatrice. La rentrée scolaire 2021-2022 ayant été lancée de la plus mauvaise de manière par le ministère ayant l’EPST dans ses attributions.

Les enseignants en grève depuis ce lundi 4 octobre, jour de la rentrée scolaire en République Démocratique du Congo, ont déclaré avoir été aux prises avec tous les maux associés à la pauvreté des enfants et des familles, ainsi qu’à l’éclatement des familles.

Interpellés au plus profond de leur conscience d’éducateurs qui ne cessent de crier leur misère et plus particulièrement d’une jeunesse dont l’avenir reste extrêmement préoccupant, ils ont pris la liberté de manifester leur mécontentement à travers leur mouvement de grève.

Par voie des conséquences, ils ont appris la prise de la décision du ministre de tutelle de désactiver du fichier de paie tous les enseignants en grève, une attitude que le ministre Tony Mwaba a adoptée pour faire régner l’hystérie à tous les étages. Des réactions émanent de partout.

Pour s’assurer de la « légalité » de cette démarche, la Sénatrice Francine Muyumba, a adressé ce vendredi 8 octobre 2021, une question orale avec débat à Tony Mwaba. Cette cadre du Front commun pour le Congo (FCC) veut avoir des explications sur les menaces de Tony Mwaba brandies aux enseignants qui ont observé la grève depuis la rentrée scolaire du 4 octobre, de les remplacer par de nouvelles unités.

Une attitude peu démocratique car la grève est un moyen d’expression. Déposée ce même vendredi au bureau de la chambre haute du Parlement, Francine Muyumba espère que sa lettre parvienne à Tony Mwaba pour que l’affaire soit tirée au clair.

Le président de l’Association Africaine de Défense de Droits de l’Homme ( ASADHO), Jean Claude Katende, soutient totalement la grève des enseignants à Kinshasa en République Démocratique du Congo.

Il s’est érigé en faux contre la décision du gouvernement de désactiver les enseignants grévistes qui, d’après lui, ont raison de grever. « Que la grève des enseignants soit légale ou sauvage, ils ont pleinement raison. 180 USD comme salaire, c’est une insulte. Du Président de la République aux ministres en passant par les députés, qui peut oser travailler pour un tel salaire par mois? s’est-il interrogé.

Pour l’église catholique, « l’Eglise n’a rien à avoir là-dedans. Il s’agit d’un conflit entre les employés et leur employeur« , a affirmé le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, jeudi 7 octobre, parlant de la grève observée par les enseignants des écoles conventionnées catholiques depuis la rentrée scolaire. Il a invité le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique au dialogue franc avec les grévistes.

« Et la grève, à moins que l’on me prouve le contraire, est un droit constitutionnel dans notre pays. On ne peut pas intimider quelqu’un parce qu’il fait la grève, a ajouté le prélat. Plusieurs enseignants des écoles publiques et conventionnées catholiques sont en grève. Ils exigent l’accomplissement de différentes promesses faites par le gouvernement, notamment l’amélioration de leur salaire graduellement et autres avantages notamment les soins de santé ».

Fridolin Ambongo dénonce cependant des « insultes » à l’endroit de l’église catholique.

« Il y en a qui font des mauvaises lectures. Quand on est dans un cas comme celui-là, beaucoup se mettent à insulter l’église catholique, le cardinal, les évêques. Je crois que nous descendons très bas avec cette culture », a regretté le cardinal, avant d’ajouter que « la grève, à moins que l’on me prouve le contraire, est un droit constitutionnel dans notre pays. On ne peut pas intimider quelqu’un parce qu’il fait la grève« .

C’est imprudent de gérer par émotion un monde de plus de 800 000 personnes. Les médecins viennent de la grève et ont obtenu 320.000FC cash après concertation franche avec le premier ministre. Je n’ai pas entendu le ministre de la Santé instable parce-que c’est un problème du gouvernement et non des individus.

Les magistrats même chose. Ça fait trois mois que les infirmiers sont en grève malgré les promesses du gouvernement. L’enseignant n’a pas seulement les devoirs, il a aussi les droits. Au lieu de se pencher sur les problèmes, le nôtre choisit de vouloir saboter les lois de la République et les textes internationaux au sujet de la liberté de l’homme et de droit à la grève », regrette pour sa part Chirimwami.

Pour rappel, les grévistes réclament l’application du deuxième palier de leurs salaires, la réactivation des écoles illégalement désactivées, la mécanisation de nouvelles unités, la prise en charge des enseignants non payés… Bref, l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.

Raymond Befonda

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