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Rentrée scolaire 2021-2022 : la rue, option prise par des élèves pour faire entendre leur voix

La grève des enseignants qui dure dorénavant depuis la rentrée scolaire, le 4 octobre 2021, a pris une tournure politique. La sénatrice Francine Muyumba, du Front commun pour le Congo, FCC, a fait inscrire une question orale avec débat. D’autres voix se sont élevées un peu partout à travers le pays. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, a appellé le gouvernement à éviter une année scolaire chaotique.

Après que Francine Muyumba ait cherché à s’assurer de la légalité de la démarche du ministre Mwaba, de sa colère et sa menace de vouloir reprendre la gestion des écoles catholiques, de suspendre la paie des enseignants grévistes et à faire remplacer ces derniers par des non-grévistes, les élèves ont haussé le ton en allant battre le pavé jusqu’à l’hémicycle où siègent députés nationaux et sénateurs.

En cause. Plus de deux semaines de non-reprise des cours se sont écoulées. Les élèves ont alors exigé du gouvernement la reprise d’activité dans les écoles. Le modus operandi est de marquer leur visibilité non dans les salles de classes plutôt que dans les artères de la ville avant d’assiéger le Parlement congolais. Visiblement, les élèves sont descendus de plusieurs écoles publiques du réseau catholique.

Munis de leurs kits scolaires, certains avec des branches d’arbres, ces élèves ont franchi les barrières du siège du Parlement et sont arrivés jusqu’au hall du Palais du peuple, entonnant des chants. « Nous voulons étudier », « Félix, soki classe te, toko mêla bombé » (Félix, sans activités scolaires, nous prendrons la drogue bombé), scandaient-ils à l’unisson.

Ce mouvement de protestation a gagné préalablement des élèves à N’Djili, où les écoliers de certains établissements de cette municipalité ont pris d’assaut le boulevard Kimbuta, pour la même réclamation liée à la reprise des cours. Des sources indiquent que dans certaines provinces dont le Kongo-central, le Grand Katanga, le Nord-Kivu, des élèves sont descendus sur la voie publique pour faire entendre leurs voix.

Toujours en ce mois d’octobre, le cardinal Fridolin Ambongo, a indiqué que ce qui se passe actuellement est un conflit entre l’État congolais employeur et ses employés qui sont les enseignants. Il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Eglise catholique et l’État congolais.

La grève est un droit constitutionnel, ont rétorqué les syndicalistes du secteur. Ces derniers expliquent que les enseignants des écoles conventionnées catholiques exigent entre autres le paiement des deuxième et troisième paliers des salaires. Un accord passé avec l’État et non appliqué. Ils demandent aussi la réactivation des écoles catholiques retirées du fichier de l’Enseignement primaire, secondaire et technique.

Raymond Befonda

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