Religion : Kinshasa et Marchands de miracles

Les églises de guérison sont devenues un vrai problème de société. Avec la crise et le chômage qui sévissent au Congo, bien de nos compatriotes se refugient dans la Parole de Dieu. Dans les années 70, on cherchait à connaître le nombre d’orchestres que comptait Kinshasa. Quarante ans plus tard, les églises ont pris la place des groupes musicaux. En 2006 pour la seule capitale, on avait répertorié plus de 8.000 églises de réveil. Les unes louent Dieu dans de grandes bâtisses tandis que les autres privées de moyens financiers prient dans des constructions de fortune. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a plus d’églises évangéliques que d’écoles (primaires et secondaires) et de bibliothèques réunies.

Certains salles de cinéma célèbres comme Mongita sont devenus des lieux de prières alors que le stade Tata Raphaël était devenu à une époque la plus grande église à ciel ouvert du pays. Le peuple congolais a toujours été religieux et la spiritualité a toujours été féconde au Congo. Mais qu’est-ce qui fait courir de plus en plus nos compatriotes dans les églises de réveil ? Toujours est-il que dans ces nouvelles assemblées chrétiennes, où les fidèles entrent parfois  en transe lors des prières en chœur, les pasteurs, prophètes, apôtres et autres docteurs prophétisent, prétendre faire des miracles en guérissant les malades et en ressuscitant les morts grâce à leur onction; chassent les démons et la pauvreté ; parlent de prospérité et de richesse ; servent à la fois Dieu et Mammon en monnayant leur service. Ces hommes de Dieu pourtant peu ou pas formés sont devenus de nouveaux petits Jésus et de véritables show men lors de leurs prêches.

Dodo Kamba, Président des églises de réveil du Congo

Mais ces spectacles grandeur nature expliquent-ils cet engouement ? Dans « Marchands de miracles », Gilles Remiche montre comment la nouvelle religion commence à devenir l’opium du peuple congolais. De là ressort une bien curieuse alliance entre religion, pouvoir et business. Dans les églises de réveil de Kinshasa, Christ rime divinement avec  fric car la Parole et l’argent sont aujourd’hui devenus indissociables. Désormais, les fidèles pauvres et appauvris doivent « semer » c’est-à-dire donner de plus en plus des sous aux prétendus serviteurs de Dieu qui s’enrichissent sur leur dos et dont le train de vie est celui de véritables nababs.

Via mbokamosika.com

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